Le groupe de réflexion Ember alerte sur le retard des États-Unis dans le secteur de l’énergie éolienne. Selon ses dernières analyses, l’écart avec les grandes économies mondiales, notamment l’Europe et la Chine, continue de se creuser. En 2023, les États-Unis ont produit 10 % de leur électricité à partir de l’éolien, une proportion qui se situe légèrement au-dessus de la moyenne mondiale de 7,8 %. Cependant, comparé aux performances des autres régions, ce chiffre reste insuffisant.
L’Union européenne, par exemple, a atteint une part de 17 % de son électricité provenant de l’éolien en 2024. Des pays comme le Danemark, l’Irlande ou le Portugal vont bien au-delà, avec des parts respectives de 58 %, 36 % et 31 %. Ces résultats illustrent l’engagement massif de l’Europe dans cette transition énergétique, en particulier dans le secteur de l’éolien offshore et terrestre. Le Royaume-Uni, quant à lui, a également réalisé des investissements considérables dans l’énergie éolienne, portant sa part à 29 % de sa production électrique en 2023.
En revanche, la Chine, bien que restant derrière les États-Unis pour le moment avec 9 % de son électricité issue de l’éolien, accélère son développement dans ce secteur. Pékin devrait ainsi dépasser Washington dans les années à venir, selon Ember. Un autre point de comparaison intéressant concerne les pays en développement comme l’Uruguay, le Kenya ou le Brésil, qui affichent des parts de 36 %, 16 % et 13 % respectivement, bien au-dessus des États-Unis.
Un facteur clé de ce retard américain réside dans les choix politiques de l’administration Trump. Dès son entrée en fonction, l’ex-président a signé un décret limitant les nouveaux projets d’énergie éolienne, et s’est opposé à toute forme de subvention pour ce secteur. Cette politique a entravé l’essor de l’éolien aux États-Unis, malgré des avancées technologiques et des investissements croissants dans d’autres pays.
L’éolien représente pourtant une solution énergétique de plus en plus compétitive. L’Organisation internationale de l’énergie (OIE) a souligné à plusieurs reprises que l’énergie éolienne est désormais l’une des sources les plus rentables de production d’électricité, notamment dans les zones côtières et les régions venteuses. De plus, des coûts d’installation en baisse et des innovations constantes rendent cette source d’énergie plus accessible à travers le monde.
Si les États-Unis ne parviennent pas à intensifier leur production éolienne, le pays risque de perdre une part importante de son influence dans le secteur des énergies renouvelables. Le marché mondial de l’éolien est en pleine croissance, avec des prévisions de doublement de la capacité installée dans les dix prochaines années. Cette évolution laisse entrevoir des opportunités importantes pour les entreprises leaders du secteur, mais aussi des risques pour ceux qui restent à la traîne.
Les acteurs économiques américains devront ainsi redoubler d’efforts pour rattraper leur retard, sous peine de voir des géants comme la Chine s’imposer comme les nouveaux leaders mondiaux dans la production d’énergie éolienne.
Les États-Unis en concurrence avec la Chine
Les États-Unis ne sont pas seuls face à la montée en puissance de la Chine. Le pays asiatique investit massivement dans les énergies renouvelables, et en particulier dans l’éolien, pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles. La Chine est déjà le plus grand producteur mondial d’éoliennes et devrait continuer à élargir sa capacité installée dans les années à venir. L’Empire du Milieu prévoit ainsi d’atteindre une part de 20 % d’électricité éolienne d’ici la fin de la décennie.
En parallèle, la politique de développement énergétique de la Chine met en lumière un enjeu stratégique majeur : la transition vers les énergies renouvelables. Alors que l’Asie devance de nombreux pays dans l’intégration des énergies renouvelables, les États-Unis risquent de se retrouver dans une position difficile à mesure que la demande mondiale en éolien et autres énergies renouvelables croît.
Les États-Unis face à une tendance mondiale
Le retard des États-Unis dans le domaine de l’éolien semble paradoxal au regard des vastes ressources naturelles du pays et de son potentiel éolien inexploité. Cependant, une série de facteurs politiques, économiques et industriels a contribué à cette situation. Bien que des initiatives récentes dans certains États montrent un regain d’intérêt pour l’éolien, le cadre fédéral manque de soutien décisif pour stimuler un développement à grande échelle.
En comparaison, des pays comme l’Arabie saoudite, autre grand exportateur de pétrole, ou l’Indonésie, principal exportateur de charbon, se lancent eux aussi dans le développement des énergies renouvelables, y compris l’éolien. Cette transition représente une part essentielle de leur stratégie énergétique à long terme, visant à diversifier leur mix énergétique et à se préparer aux défis environnementaux et économiques futurs.