Les autorités américaines intensifient leur lutte contre le dumping des panneaux solaires importés d’Asie du Sud-Est. Le Département du Commerce a récemment annoncé des droits antidumping préliminaires sur les cellules solaires en silicium cristallin originaires du Cambodge, de la Malaisie, de la Thaïlande et du Vietnam. Cette mesure est le résultat d’enquêtes approfondies initiées après des plaintes déposées par l’American Alliance for Solar Manufacturing Trade Committee.
Les fabricants américains, parmi lesquels First Solar et Qcells, accusent des entreprises chinoises de contourner les tarifs existants en délocalisant leur production vers ces pays. Les taux préliminaires de droits varient de 21 % à 271 %, ciblant des acteurs majeurs comme JinkoSolar et Trina Solar.
Des tarifs variables selon les pays et entreprises
Les droits imposés diffèrent selon les entreprises et leurs pays d’origine. Par exemple :
– Cambodge : Un taux de 125,37 %, principalement pour Hounen et Solar Long PV Tech.
– Malaisie : Des taux de 21,31 % pour JinkoSolar et 0 % pour Hanwha Q CELLS. D’autres entreprises, comme Baojia New Energy, subissent des droits de 81,24 %.
– Thaïlande : Trina Solar se voit imposer un taux de 77,85 %.
– Vietnam : Les taux culminent à 271,28 %, impactant notamment Vietnergy et VSUN.
Ces variations reflètent les conclusions des enquêtes, qui soulignent des pratiques distinctes selon les entreprises et les stratégies de production.
Conséquences pour l’industrie solaire
Ces droits risquent d’entraîner une hausse des coûts pour les importateurs américains, impactant directement les consommateurs et ralentissant les projets solaires dans un contexte où la transition énergétique est cruciale. Par ailleurs, les entreprises chinoises et leurs partenaires pourraient rediriger leurs exportations vers d’autres marchés, comme l’Europe, pour compenser les pertes.
Impact sur la chaîne d’approvisionnement et les relations commerciales
Les perturbations dans les importations américaines pourraient inciter les entreprises nationales à investir davantage dans la fabrication locale. Cependant, ces mesures pourraient également aggraver les tensions commerciales avec la Chine, tout en incitant les pays asiatiques concernés à négocier des aménagements tarifaires.
Les décisions finales prévues en 2025 détermineront si ces droits deviendront permanents, mais leur impact est déjà perceptible, redessinant les dynamiques mondiales dans le secteur solaire.