Une vague de froid exceptionnelle pourrait sérieusement affecter la production de gaz naturel aux États-Unis en janvier, selon une alerte publiée par le North American Electric Reliability Corp. (NERC). Avec des températures extrêmes prévues dans les principales régions de production, environ 30 % de l’approvisionnement en gaz naturel est jugé à risque.
Un réseau électrique sous tension
Le gaz naturel alimente une part importante des centrales électriques américaines, particulièrement pendant les périodes de forte demande hivernale. Les prévisions météorologiques, rapportées par AccuWeather, annoncent une chute drastique des températures, notamment dans le Nord-Est et les Appalaches, qui abritent la région de production de Marcellus Shale.
Jim Robb, président du NERC, a averti que cette situation pourrait conduire à des coupures de courant si les chaînes d’approvisionnement ne sont pas sécurisées. « Les actions entreprises aujourd’hui pourraient nous éviter les conséquences des tempêtes hivernales de 2021 et 2022 », a-t-il déclaré dans un message adressé à l’ensemble du secteur énergétique.
Coordination encore insuffisante
Malgré les efforts des régulateurs pour renforcer les normes de préparation, la coordination entre les secteurs du gaz et de l’électricité demeure insuffisante. Les normes développées par le NERC et approuvées par la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) tardent à être mises en œuvre.
Le National Association of Regulatory Utility Commissioners (NARUC) a récemment lancé un forum sur la préparation au gaz naturel. Cet événement a rassemblé des décideurs publics et des représentants du secteur privé, mais l’absence de résultats concrets soulève des inquiétudes parmi les observateurs du marché.
Pressions sur les infrastructures
Les producteurs de gaz naturel, confrontés à des risques de gel des équipements, ont adopté des mesures telles que l’ajout de protections aux têtes de puits et l’utilisation de systèmes de chauffage. Cependant, les défis restent nombreux, notamment pour les opérateurs de pipelines et les distributeurs d’électricité.
La vulnérabilité des infrastructures énergétiques face aux conditions climatiques extrêmes met également en lumière l’absence d’une structure nationale de fiabilité pour le gaz naturel. Cette idée, soutenue par la FERC et le NERC, rencontre toutefois une forte opposition de la part de l’industrie gazière, qui craint des coûts supplémentaires et des contraintes réglementaires accrues.
Une crise qui pourrait bouleverser le marché
Avec des températures glaciales et une demande énergétique en hausse, la moindre interruption de la chaîne d’approvisionnement en gaz pourrait provoquer des hausses de prix et des coupures de courant étendues. Cette situation met en lumière la nécessité pour les acteurs du marché de renforcer leur résilience face aux aléas climatiques.