Les entreprises peinent à maintenir leurs investissements dans la décarbonation

Les grandes entreprises réduisent leurs investissements dans la décarbonation en raison des tensions géopolitiques, bien que la réglementation et les attentes des consommateurs continuent de les pousser vers une meilleure gestion de leurs émissions.

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La pression exercée par les régulations internationales, notamment en Europe avec la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), reste un des principaux moteurs de la décarbonation dans le secteur industriel. Malgré cela, les investissements dédiés aux stratégies durables enregistrent une baisse, reflétant l’impact des incertitudes géopolitiques. Ces régulations obligent les entreprises à prendre des mesures concrètes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et repenser leur chaîne de valeur. Toutefois, il apparaît que de nombreux acteurs peinent à suivre le rythme imposé par ces nouvelles obligations. En effet, 64 % des entreprises interrogées justifient leur réduction des dépenses environnementales par les tensions entre grandes puissances, notamment les États-Unis et la Chine, ou encore les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.

Réduction des investissements malgré les engagements

Les chiffres sont révélateurs : la part des revenus allouée aux initiatives de décarbonation a chuté de 0,92 % en 2023 à 0,82 % en 2024. Cette tendance à la baisse inquiète les observateurs du secteur, surtout dans un contexte où les objectifs en matière de réduction des émissions continuent de se renforcer. Bien que la majorité des grandes entreprises mondiales aient affirmé leur engagement à atteindre leurs objectifs de neutralité carbone, seuls 84 % des cadres dirigeants se disent confiants dans l’atteinte de ces objectifs d’ici les délais fixés.
Cette réduction des investissements contraste avec la nécessité croissante de revoir les processus industriels et d’intégrer des solutions innovantes, telles que le recours aux énergies renouvelables ou à des procédés de fabrication moins énergivores. Le secteur est en effet confronté à un dilemme : répondre aux attentes réglementaires tout en composant avec un environnement géopolitique instable et une pression accrue sur les marges.

Des consommateurs de plus en plus sceptiques

Du côté des consommateurs, la perception de l’action des entreprises en matière de durabilité reste largement négative. En 2024, 52 % des consommateurs considèrent que les initiatives de durabilité relèvent davantage de l’écoblanchiment qu’un réel engagement environnemental. Ce pourcentage, en hausse par rapport aux 33 % de 2023, montre une méfiance accrue, en particulier chez les jeunes générations, plus sensibles à ces problématiques. Cette défiance pourrait avoir des conséquences directes sur l’image de marque des entreprises et leur attractivité.
Les cadres dirigeants partagent cette préoccupation. Plus de 62 % des décideurs du secteur craignent que les initiatives mises en place ne soient perçues comme insuffisantes ou opportunistes. Ce chiffre a explosé par rapport à l’année précédente, où seulement 11 % des dirigeants estimaient que ces initiatives étaient mal perçues par le public. Cette évolution témoigne du fossé grandissant entre les attentes des consommateurs et la capacité des entreprises à communiquer efficacement sur leurs efforts.

Les entreprises européennes face aux nouveaux défis

En Europe, la mise en œuvre de la directive CSRD constitue un défi de taille pour les entreprises qui doivent publier leur premier rapport sur la durabilité en 2025. Bien que 75 % des entreprises concernées considèrent ces obligations comme positives pour leur stratégie de décarbonation, une part importante d’entre elles n’est pas encore prête à répondre aux nouvelles exigences. Ces nouvelles normes impliquent non seulement une transparence accrue, mais aussi des investissements plus importants dans la collecte de données et la mise en conformité.
Par ailleurs, la montée en puissance des régulations européennes dans le secteur énergétique oblige les entreprises à revoir l’ensemble de leurs processus. Cela inclut des ajustements dans la chaîne d’approvisionnement, mais également dans les méthodes de production et de gestion des ressources. La gestion de l’eau, par exemple, est devenue un enjeu majeur pour 75 % des entreprises en 2024, contre 55 % en 2022, en partie grâce à ces nouvelles régulations. Ces mesures renforcent également la nécessité pour les entreprises de former leurs employés à ces enjeux, 73 % d’entre elles déclarant mettre en place des programmes de formation spécifiques.

Une adaptation lente mais nécessaire

Le secteur industriel doit s’adapter à ces changements rapides tout en jonglant avec des priorités économiques et géopolitiques complexes. Les entreprises doivent répondre à des obligations réglementaires de plus en plus strictes, tout en tentant de maintenir leur rentabilité dans un environnement instable. Les tensions géopolitiques, notamment entre les États-Unis et la Chine, ainsi que les conflits en cours en Ukraine et au Proche-Orient, affectent directement la capacité des entreprises à investir dans des solutions durables. En effet, les chaînes d’approvisionnement et les coûts des matières premières, déjà sous pression, subissent les effets de cette instabilité mondiale.
Cela a pour effet de ralentir certains projets pourtant cruciaux pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les accords internationaux. Le recours aux technologies vertes, à l’énergie renouvelable et à l’efficacité énergétique sont des leviers qui, s’ils sont bien utilisés, permettront d’atteindre les objectifs de réduction des émissions, malgré les vents contraires.

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