Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis marque un tournant dans la politique énergétique du pays. Dès son premier jour au pouvoir, il a signé plusieurs décrets visant à relancer la production nationale d’hydrocarbures et a officialisé un nouveau retrait de l’accord de Paris sur le climat. Ces décisions ont suscité des interrogations sur l’impact potentiel sur les stratégies de transition énergétique des grandes entreprises américaines.
Les entreprises américaines maintiennent leurs engagements
Selon Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas, les entreprises, y compris en Amérique du Nord, ne reviendront pas sur leurs engagements en matière de transition énergétique. « Leurs plans de transition sont là, elles les poursuivront », a-t-il déclaré sur France Inter. Il observe que les grands groupes industriels et financiers ont intégré des impératifs de transformation énergétique à long terme, indépendamment des changements de politique gouvernementale.
Cette tendance s’explique notamment par la pression des investisseurs et des marchés, qui valorisent de plus en plus les initiatives en faveur d’un mix énergétique diversifié. Les entreprises du secteur énergétique et industriel doivent également s’adapter aux réglementations locales et internationales qui, malgré les décisions américaines, continuent d’évoluer en faveur d’une réduction des émissions.
Le retrait des banques américaines de la Net-Zero Banking Alliance
Dans ce contexte, plusieurs banques américaines ont annoncé leur départ de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), un programme initié sous l’égide des Nations unies pour encourager la neutralité carbone dans le secteur financier. Depuis le 6 décembre, six grandes institutions financières – Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America, Morgan Stanley et JPMorgan Chase – ont quitté l’initiative.
Ce retrait pourrait être perçu comme un signal d’un retour en force du financement des énergies fossiles, mais les experts du secteur estiment que ces banques ne cesseront pas pour autant d’investir dans les énergies renouvelables. « Elles financent toujours massivement les projets d’énergie verte », note Laborde, soulignant que la rentabilité croissante du secteur continue d’attirer les capitaux.
Un marché des énergies renouvelables en pleine expansion
Malgré les incertitudes politiques, le marché des énergies renouvelables reste en forte croissance. En 2024, le secteur a représenté environ 2 000 milliards de dollars d’investissements, selon les estimations de l’ONU Climat. Les entreprises du secteur énergétique diversifient leurs sources d’approvisionnement pour répondre à la demande croissante et réduire leur exposition aux fluctuations des prix des hydrocarbures.
Dans ce contexte, l’industrie américaine pourrait continuer à se positionner comme un acteur clé du marché de l’énergie, combinant investissements dans les ressources fossiles et renouvelables. La transition énergétique ne semble donc pas remise en cause par les choix politiques actuels, mais plutôt portée par des dynamiques économiques et industrielles qui dépassent le cadre gouvernemental.