L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+), sous l’égide de l’Arabie Saoudite, se préparent à une réunion déterminante à Vienne le 26 novembre, dans un contexte de prix du pétrole fluctuants et de tensions géopolitiques accentuées. Cette rencontre survient alors que l’Iran appelle à un embargo pétrolier contre Israël, une demande qui reste largement ignorée.
Lutte de l’Arabie Saoudite pour Stabiliser le Marché Pétrolier
Au cours de l’année écoulée, l’Arabie Saoudite a lutté pour soutenir le marché pétrolier en réduisant sa production à 9 millions de barils par jour, son niveau le plus bas depuis avril 2011, hors pandémie de COVID et l’attaque de septembre 2019 sur l’installation de traitement du brut d’Abqaiq. Malgré ces efforts, le royaume subit les conséquences économiques d’un marché insensible à ces réductions.
Impact de la Baisse des Prix du Pétrole sur l’Économie Saoudienne
L’objectif de stabiliser les prix en 2024 risque de se heurter à la résistance d’autres producteurs. Les craintes de ralentissement économique mondial, notamment en Chine, et une offre solide hors OPEP rendent les acteurs du marché prudents, malgré des fondamentaux relativement solides. En outre, le Brent daté a été évalué à 83,33 dollars le baril le 20 novembre, en baisse par rapport aux 98 dollars du 27 septembre, période durant laquelle des coupes volontaires avaient stimulé les prix.
Perspectives et Décisions Attendues à Vienne
La réunion de Vienne abordera plusieurs points cruciaux. Elle évaluera la déclaration principale de coopération, qui implique tous les membres, et les quotas actuels, en vigueur jusqu’à fin 2023, avec des niveaux révisés pour 2024. Ces révisions affecteront la plupart des producteurs subsahariens, comme le Nigeria et l’Angola, qui produisent régulièrement en dessous de leurs allocations. Parallèlement, les Émirats Arabes Unis verront leur quota augmenter de 2,88 à 3,219 millions de barils par jour en 2024, ce qui pourrait nécessiter d’autres réductions de quotas de la part des pays membres pour soutenir efficacement les prix.
Rôle Clé de la Russie et des Émirats Arabes Unis
La Russie, le plus grand producteur non-OPEC du groupe, jouera également un rôle clé. Bien qu’initiatrice de coupes volontaires, la Russie a déjà réduit une partie de sa dernière réduction de l’offre, avec une production de pétrole brut en hausse de 20 000 barils par jour en octobre.
Conséquences Potentielles des Politiques de l’OPEP+
Face à cette complexité de décisions et à l’incertitude du marché, l’OPEC+ pourrait envisager un resserrement supplémentaire de l’offre. Clay Seigle, directeur du service mondial du pétrole chez Rapidan Energy Group, note que les inventaires commerciaux de l’OCDE ont augmenté en septembre, atteignant leur plus haut niveau depuis juillet 2021.
Cette situation met en évidence les défis continuels auxquels l’OPEC+ devra faire face dans ses décisions de quota en 2024, laissant entrevoir des changements de politique et des réunions d’urgence dans un avenir prévisible.
La réunion de l’OPEC+ à Vienne se présente comme un moment critique, où l’équilibre entre soutien des prix et réponses aux pressions économiques et géopolitiques mondiale doit être méticuleusement ajusté. Les décisions prises influenceront non seulement l’avenir immédiat du marché pétrolier, mais aussi la dynamique politique et économique globale dans les années à venir.