Le rapport de Wood Mackenzie, publié en octobre 2024, met en lumière l’accélération de la compétitivité des énergies renouvelables dans le monde. Ce document révèle que les coûts actualisés de l’électricité (LCOE) pour le solaire photovoltaïque et l’éolien terrestre continuent de diminuer, alors que l’éolien offshore reste plus onéreux.
Le coût moyen du solaire photovoltaïque à axes fixes est estimé à 66 USD/MWh à l’échelle mondiale, avec des variations importantes selon les régions et la technologie employée. Le solaire à suiveur mono-axe, utilisé dans des projets à grande échelle, présente un LCOE légèrement inférieur à 60 USD/MWh. Cette baisse des coûts s’explique en partie par l’amélioration des technologies de production et une forte concurrence sur les marchés régionaux.
Une baisse marquée des coûts pour l’éolien terrestre
L’éolien terrestre, quant à lui, affiche un coût moyen de 75 USD/MWh à l’échelle mondiale, avec des fluctuations allant de 23 à 139 USD/MWh. Ce large éventail reflète la diversité des terrains et des marchés où cette technologie est déployée. En revanche, l’éolien offshore, surtout les systèmes flottants, demeure plus cher. Les installations fixes offshore coûtent en moyenne 230 USD/MWh, tandis que les systèmes flottants atteignent 320 USD/MWh. Malgré ces coûts élevés, les experts s’attendent à une diminution progressive au fil du temps, avec une baisse particulièrement significative des coûts d’ici 2060.
Leçons régionales : l’Asie Pacifique en tête
En Asie-Pacifique, le rapport de Wood Mackenzie souligne une diminution de 16 % du LCOE pour les technologies renouvelables en 2024, principalement en raison de la réduction des coûts d’investissement de 21 %. La Chine est le leader incontesté du marché de l’éolien offshore dans cette région, tandis que le solaire PV reste l’option la plus compétitive. Les récentes avancées technologiques, telles que les modules TOPCon et HJT, ont considérablement réduit les coûts du solaire distribué, qui a enregistré une baisse de 33 %.
L’Europe et l’Amérique du Nord suivent de près
En Europe, le LCOE des énergies renouvelables a enregistré une baisse modeste de 0,2 %, malgré une réduction des coûts d’installation de 9 % entre 2020 et 2023. Le solaire à grande échelle dans le sud du continent s’avère particulièrement compétitif. Aux États-Unis, l’énergie solaire et éolienne a vu son LCOE diminuer de 4,6 % en 2024, principalement grâce à une baisse des coûts des matériaux et une augmentation de la capacité de production des composants critiques. Les projections indiquent que, d’ici 2060, le solaire à grande échelle pourrait voir son LCOE baisser de 60 %, tandis que l’éolien terrestre pourrait enregistrer une baisse de 42 %.
Le Moyen-Orient et l’Afrique : des perspectives prometteuses
Le Moyen-Orient et l’Afrique, régions où le solaire PV bénéficie d’un fort ensoleillement, continuent de voir des baisses significatives des coûts. Avec une réduction de 13 % des coûts par kW, le solaire à suiveur mono-axe y devient l’option la plus attrayante pour les développeurs. Le coût du solaire pourrait descendre à 19,7 USD/MWh d’ici 2060, plaçant la région à l’avant-garde de la transition énergétique.
Selon Amhed Jameel Abdullah, analyste principal chez Wood Mackenzie, ces réductions continues des coûts des énergies renouvelables vont profondément remodeler les marchés énergétiques mondiaux. Les investissements dans les technologies renouvelables, combinés à des innovations dans le stockage et la distribution, devraient garantir un avenir énergétique à la fois durable, efficace et accessible à un plus grand nombre de pays.