Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) provenant des combustibles fossiles atteindront un sommet record en 2024, avec 37,4 milliards de tonnes prévues, selon les données publiées par le projet Global Carbon Budget lors de la COP29. Cette hausse de 0,8 % par rapport à 2023 souligne les limites des efforts actuels pour réduire les émissions mondiales malgré une adoption croissante des énergies renouvelables.
Les principaux responsables de cette augmentation restent le gaz naturel et le pétrole, dont la demande continue de croître. Les émissions de gaz naturel devraient augmenter de 2,4 %, tandis que celles issues du pétrole devraient progresser de 0,9 %. Parallèlement, les émissions liées au charbon, bien qu’en légère hausse de 0,2 %, représentent toujours une part significative des rejets mondiaux.
Les renouvelables progressent, mais insuffisamment
Bien que l’énergie solaire et éolienne poursuivent leur expansion, elles ne compensent pas la croissance de la consommation d’énergie fossile. Les secteurs de l’aviation et du transport maritime affichent une reprise notable, avec une augmentation de 7,8 % de leurs émissions, tout en restant inférieurs aux niveaux pré-pandémiques.
Ces tendances reflètent une inertie globale dans la transition énergétique, selon les experts. Les émissions totales de CO2, incluant les changements d’utilisation des sols, stagnent autour de 41,6 milliards de tonnes depuis une décennie, ce qui empêche de voir des réductions significatives à court terme.
Des analyses divergentes
Tous les experts ne partagent pas le pessimisme du rapport. Selon le cabinet DNV, les émissions mondiales pourraient atteindre leur pic dès 2024 grâce à l’essor rapide de cinq technologies clés : énergie solaire, éolien, nucléaire, pompes à chaleur et véhicules électriques.
Cependant, cette vision est jugée optimiste par S&P Global Commodity Insights, qui souligne que des contraintes politiques et économiques limitent la capacité des pays à respecter leurs engagements climatiques. Dans leur scénario de référence, un pic des émissions de gaz à effet de serre serait atteint au milieu des années 2020, suivi d’une baisse graduelle pour atteindre environ 30 milliards de tonnes d’ici 2050.
Un défi pour la communauté internationale
Le rapport du Global Carbon Budget appelle à une accélération des efforts pour réduire la dépendance mondiale aux combustibles fossiles. Bien que des progrès technologiques et des initiatives politiques aient été mis en œuvre, ils restent insuffisants pour inverser la trajectoire actuelle.
Les enjeux posés par cette augmentation des émissions mettent en lumière la nécessité d’une coopération internationale renforcée et de mesures plus ambitieuses. Les années à venir seront cruciales pour déterminer si la communauté mondiale peut limiter les impacts du réchauffement climatique en respectant les objectifs fixés lors des accords de Paris.