Les émissions de gaz à effet de serre générées par les principaux opérateurs télécoms et les centres de données en France ont augmenté de 7 % en 2023, selon une enquête publiée par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) le 17 avril. Cette progression intervient alors que les émissions globales du pays ont diminué de 5,8 % sur la même période.
Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont émis un total de 397 000 tonnes d’équivalent CO2, en hausse de 4 % par rapport à 2022. D’après les données fournies, cette quantité correspond à l’équivalent de 225 vols aller-retour entre Paris et New York. Cette augmentation est liée tant aux émissions directes qu’aux émissions indirectes des opérateurs, en particulier à travers la consommation accrue des réseaux mobiles.
Pression croissante sur les réseaux mobiles
La consommation d’électricité par les infrastructures télécoms s’est élevée à 4,1 térawattheures (TWh) en 2023, en hausse de 2 %. Cette augmentation s’explique par une progression de 6 % de la consommation énergétique des réseaux mobiles, alors que celle des réseaux fixes a reculé de 14 %. L’augmentation du trafic de données, stimulée par les usages numériques et la généralisation de la 5G, constitue un facteur déterminant.
L’Arcep souligne que les besoins croissants en connectivité mobile, associés à l’intensification des usages comme le streaming vidéo ou les communications en temps réel, contribuent à la sollicitation continue des infrastructures existantes. Le développement des capacités de réseau et la densification des antennes accentuent la pression énergétique exercée sur le secteur.
Les centres de données enregistrent une hausse à deux chiffres
Les centres de données, infrastructures critiques pour le traitement de l’information à grande échelle, ont connu une hausse de 11 % de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2023. Cette évolution s’inscrit dans un contexte d’augmentation significative de la consommation électrique nécessaire au fonctionnement de ces installations.
En parallèle, le volume d’eau prélevé par les centres de données a atteint 681 000 mètres cubes, majoritairement constitué d’eau potable. Ce chiffre marque une progression de 19 % sur un an, représentant la deuxième année consécutive de forte augmentation. Cette évolution est principalement liée aux besoins en refroidissement des équipements informatiques.
Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), le secteur numérique représentait 4,4 % de l’empreinte carbone nationale en 2022. Ce ratio pourrait évoluer si les tendances actuelles de consommation énergétique se poursuivent dans les années à venir.