Les émissions carbones provenant du secteur de l’électricité continuent d’augmenter d’après l’Energy Market Report – January 2022 de l’Agence internationale de l’énergie (IEA).
La hausse des émissions carbones suit la hausse de la demande d’électricité
2021 fut ainsi une année record pour la demande mondiale d’électricité qui devrait cependant ralentir en 2022. L’approvisionnement à faible intensité carbone, quant à lui, ne connaît pas de gains rapides selon l’Agence.
La demande mondiale d’électricité est en hausse de 6%, soit de 1500 TWh, en 2021. C’est le plus gros gain enregistré depuis la crise financière mondiale de 2010 et l’augmentation totale la plus importante à ce jour d’après l’IEA. À elle seule, la Chine représente près de la moitié de cette hausse. Sa propre demande a augmenté de 10%.
Les prévisions anticipent cependant un ralentissement de la demande mondiale d’électricité au cours des prochaines années. Celui-ci serait dû à la démocratisation des mesures d’efficacité énergétique. Le ralentissement de la reprise économique post-coronavirus, estimée à 2,7% en moyenne jusqu’en 2024, en est également une cause.
L’Asie porte la demande
La hausse de la demande mondiale d’électricité sera, selon les estimations de l’IEA, principalement localisée en Asie. La région Asie du Sud-Est devrait connaître la croissance de sa demande la plus forte : 5% en moyenne sur la période 2022-2024. Elle est suivie de près par la région Asie-Pacifique, comprenant la Chine, où est anticipée une croissance de 4% sur le même intervalle.
En Amérique du Nord et en Amérique latine, la croissance de la demande électrique sera modéré : environ 1% entre 2022 et 2024. Elle sera principalement portée par le Mexique et le Canada dont la hausse est évaluée à 3-4% par an. L’Europe, quant à elle, devrait connaître une croissance de 1,7% en 2022 puis une stabilisation pour 2023 et 2024.
Faibles efforts de réduction des émissions
Le secteur de production d’électricité a généré des émissions carbones record en 2021. Une hausse de 7% est enregistrée alors que celles-ci avaient chuté au cours des deux années précédentes.
La croissance des émissions carbones sur la période 2022-2024 est estimée aux alentours de 1% par l’IEA. C’est le résultat du ralentissement de la croissance de la demande électrique et l’augmentation de la production bas carbone. Cependant, les émissions doivent chuter si l’on veut respecter les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050.
En outre, au cours des trois prochaines années, la production de combustibles fossiles devrait stagner. À l’opposé, les énergies renouvelables devraient connaître une croissance de 8% par an et représenteraient 90% de la croissance de la demande totale.
Le rapport de l’IEA met en avant l’importance de la décarbonisation du secteur électrique dans la réussite de la transition. L’offre électrique devrait principalement provenir de la Chine qui représente la moitié de l’augmentation totale nette. L’Inde représenterait 12% de cette augmentation, l’Europe 7% et les Etats-Unis 4%.
2021, année d’incertitudes
L’année dernière fut marquée par une augmentation de la consommation électrique et une contraction de l’offre de gaz naturel et de charbon. Cela ayant entraîné une forte volatilité des prix de l’électricité. De plus, des effets négatifs ont été ressentis par les producteurs, détaillants et utilisateurs finaux.
L’indice des prix de l’IEA pour les principaux marchés de gros de l’électricité en 2021 a presque doublé par rapport à 2020. En hausse de 64% par rapport à la moyenne de 2016 à 2020. En Europe, les prix du quatrième trimestre 2021 étaient plus de quatre fois supérieurs à la moyenne de 2015-2020.
Par ailleurs, le rapport de l’IEA n’indique pas où la volatilité des prix pourrait être la plus concentrée pour la période 2022-2024.