Les Émirats arabes unis, quatrième producteur de l’OPEP, ont réussi à obtenir un quota de production plus élevé lors de la réunion des ministres de l’OPEP+ du 2 juin. Cet accord permettra au pays de pomper 300 000 barils supplémentaires par jour, une augmentation qui sera progressivement mise en place au cours des neuf premiers mois de 2025. Alors que les autres membres de l’OPEP+ ont convenu de prolonger d’un an les réductions de production actuelles, totalisant environ 3,7 millions de barils par jour, les Émirats arabes unis font figure d’exception.
La compagnie pétrolière nationale Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) a récemment augmenté sa capacité de production à 4,85 millions de barils par jour, avec l’objectif d’atteindre 5 millions de barils par jour d’ici 2027. Avec le nouveau quota de 3,519 millions de barils par jour, ADNOC disposera encore d’une capacité de production excédentaire de plus de 1,3 million de barils par jour. D’autres compagnies pétrolières émiraties, comme Sharjah National Oil Co. et Emirates National Oil Co., apportent des barils supplémentaires. Par ailleurs, l’Iran prévoit également d’augmenter sa production pétrolière.
Un poids lourd de la capacité de réserve
Malgré l’augmentation de leur production, les Émirats arabes unis maintiendront encore 30% de leur capacité hors ligne, contre 40% actuellement. En termes de capacité de production excédentaire par rapport à la production totale, les Émirats arabes unis se démarquent nettement des autres membres de l’organisation. Même l’Arabie saoudite, premier producteur de l’OPEP, ne conserve que 25% de sa production totale en réserve, une part inférieure à celle des Émirats arabes unis.
Cette augmentation de la production quotidienne est bénéfique pour les plans d’expansion du secteur énergétique des Émirats arabes unis, qui cherchent à devenir autosuffisants en gaz d’ici 2030. La majeure partie du gaz produit dans le pays est du gaz associé, dont la production est limitée par le quota de production pétrolière fixé par l’OPEP+. ADNOC Gas, une filiale d’ADNOC, prévoit d’investir plus de 13 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années dans divers projets gaziers.
Maintenir l’unité au sein de l’OPEP+
L’augmentation du quota de production des Émirats arabes unis peut être interprétée comme une mesure visant à maintenir le pays satisfait au sein de l’OPEP+ et à éviter toute répétition des divisions qui ont marqué les précédents sommets en novembre 2020 et juillet 2021. Lors de ces deux occasions, des dissensions sont devenues publiques, accompagnées de spéculations dans les médias sur la possibilité que les Émirats arabes unis quittent un jour l’OPEP.
Selon une analyse du Baker Institute, une telle décision pourrait rapporter aux Émirats arabes unis entre 50 et 70 milliards de dollars de revenus supplémentaires par an d’ici 2028. Cependant, l’accord actuel semble avoir apaisé les tensions, permettant aux Émirats arabes unis de poursuivre leurs plans d’expansion tout en restant dans le giron de l’OPEP+.
L’augmentation de la production de l’OPEP+ intervient alors que les exportations de pétrole brut des Émirats arabes unis par voie maritime ont connu une baisse significative en mai, avec des volumes d’exportation quotidiens moyens de 2,694 millions de barils par jour, soit une diminution de 22% par rapport aux 3,433 millions de barils par jour d’avril. Les exportations de pétrole brut Upper Zakum ont également ralenti de 9% d’un mois sur l’autre. Les exportations de Murban ont atteint un niveau record de 1,666 million de barils par jour en avril et n’ont que légèrement diminué en mai pour atteindre 1,369 million de barils par jour.