Les dérivés de charbon thermique en Europe continuent d’afficher une dynamique solide. En août, les volumes échangés et compensés ont atteint 32,3 millions de tonnes métriques (Mt), marquant une hausse de 4 % par rapport à juillet et de 20 % en glissement annuel. Cette progression est largement alimentée par la volatilité des prix de l’énergie dans la région Atlantique. Le marché européen reste particulièrement actif, avec le CIF ARA représentant 78 % des volumes totaux échangés.
Le prix moyen du charbon CIF ARA, un indice clé pour les acteurs européens, a oscillé entre 117 $ et 123 $ la tonne, atteignant une moyenne de 120,6 $ en août, contre 109,5 $ en juillet. Ce mouvement haussier des prix est directement lié aux tensions sur les marchés énergétiques européens, où la baisse de la production d’électricité renouvelable et les inquiétudes liées aux stocks de gaz ont amplifié la demande pour le charbon thermique.
Les tensions sur les prix de l’électricité
Les marchés de l’énergie en Europe sont confrontés à une rare montée des prix de l’électricité. En août, cette situation atypique résulte de la baisse des sources renouvelables, notamment hydroélectriques et solaires, qui ont vu leurs niveaux de production reculer par rapport aux mois précédents. Les acteurs du secteur électrique, en particulier dans le sud de l’Europe, ont dû se tourner vers des sources thermiques, dont le charbon, pour répondre à la demande croissante.
Dans le même temps, les prix du gaz ont exercé une pression supplémentaire sur les coûts de production. Bien que l’électricité au charbon ait contribué à cette hausse, la France, avec une production nucléaire robuste, et l’Allemagne, grâce à ses importations d’électricité, ont limité l’impact sur la production de charbon dans ces pays. Les analystes soulignent que ces évolutions reflètent un ajustement temporaire des équilibres énergétiques en Europe, où le recours au charbon reste une solution à court terme pour pallier les déficits des autres sources.
La dynamique en Asie-Pacifique
La demande en charbon thermique ne se limite pas à l’Europe. Les dérivés FOB Newcastle, un indicateur clé pour la région Asie-Pacifique, ont vu leurs volumes augmenter de 33,7 % en août, atteignant 6,3 Mt. Cette hausse est principalement attribuée à une demande croissante de la part des pays de la région, notamment en raison des besoins énergétiques accrus pendant la saison estivale.
Toutefois, cette hausse contraste avec les performances observées en Afrique du Sud, où les volumes de dérivés FOB Richards Bay ont chuté de 50 % en août, pour s’établir à 667 000 tonnes. Ce recul s’explique par une baisse de la demande européenne pour le charbon sud-africain, les acheteurs européens préférant sécuriser leurs approvisionnements via des sources plus proches géographiquement ou liées à d’autres facteurs économiques.
Les perspectives à court terme
Les marchés du charbon thermique, en particulier en Europe, restent soumis à une forte volatilité, alimentée par des facteurs géopolitiques et des conditions météorologiques variables. Alors que les prix du gaz continuent de peser sur les coûts de production énergétique, le charbon thermique s’impose encore comme une source clé pour stabiliser les prix de l’électricité, surtout dans les pays où les sources renouvelables ne parviennent pas à combler la demande.
Cette dépendance, bien que ponctuelle, devrait se poursuivre au cours des prochains mois, avec des marchés énergétiques européens en pleine réorganisation. Toutefois, l’augmentation des importations d’électricité, notamment depuis les pays voisins et grâce aux infrastructures nucléaires, pourrait réduire la nécessité de recourir au charbon thermique dans certains États.