Le gouvernement espagnol mené par Pedro Sánchez fait face à une impasse après le rejet, par la majorité des députés, d’un décret-loi destiné à renforcer la sécurité du réseau électrique. Cette décision survient dans le contexte d’une crise énergétique survenue le 28 avril, qui avait paralysé la péninsule ibérique pendant près de dix heures. Malgré un soutien affiché par 165 députés, le texte n’a pas franchi l’étape du Congrès, bloqué par 183 voix issues de plusieurs formations, dont le Parti populaire (Partido Popular, PP), Vox et Podemos.
Un plan pour éviter les incidents majeurs
Ce plan gouvernemental avait été conçu pour renforcer la supervision et la résilience du système électrique espagnol. Il prévoyait notamment un contrôle accru de la tension, des mécanismes d’amortissement des oscillations sur le réseau, ainsi qu’une modernisation des systèmes de stockage et de flexibilité. Les mesures comprenaient aussi un assouplissement des délais pour l’installation de nouveaux projets éoliens et photovoltaïques, ainsi que des incitations à développer le stockage sur les sites de production, principalement par l’implantation de batteries.
Les objectifs du décret-loi se concentraient sur la prévention des réactions en chaîne ayant provoqué la panne du 28 avril, qui avait également touché le Portugal. Selon un rapport gouvernemental publié en juin, l’incident avait pour origine des surtensions non maîtrisées et des erreurs d’appréciation de la part du gestionnaire du réseau ainsi que de certains opérateurs privés.
Une majorité fragmentée et des pressions sectorielles
Le refus du texte met en évidence la difficulté pour l’exécutif de faire adopter des mesures structurantes sans majorité absolue. Des pressions significatives ont été exercées par les principales entreprises énergétiques afin de soutenir le plan, mais la décision finale des partis d’opposition a prévalu. Le Parti populaire, premier groupe d’opposition, a souligné sa désapprobation de la politique énergétique actuelle et du plan présenté, le qualifiant de mesure insuffisante pour garantir la stabilité du réseau.
Les débats autour du décret-loi témoignent d’un clivage profond au sein du paysage politique espagnol sur la gestion des infrastructures critiques. L’absence de consensus fragilise la mise en œuvre rapide de solutions techniques destinées à éviter une répétition des incidents majeurs sur le réseau électrique national.
Conséquences pour le secteur énergétique
Le rejet de ces mesures laisse en suspens l’adoption d’un cadre renforcé pour la gestion des risques électriques. Les opérateurs et les industriels du secteur suivent de près les évolutions, dans l’attente d’un nouveau texte susceptible de réunir une majorité suffisante pour garantir la sécurité d’approvisionnement. La question de la fiabilité du réseau espagnol demeure ainsi au centre des préoccupations économiques et industrielles.