Les projets d’énergie éolienne offshore aux États-Unis font face à des incertitudes juridiques majeures à la suite de l’ordonnance exécutive de Donald Trump, signée en janvier dernier. Cette ordonnance a pour objectif de limiter l’expansion des projets éoliens en mer, tout en donnant au procureur général la possibilité d’intervenir dans les affaires judiciaires en cours. Les conséquences de cette décision pourraient nuire aux projets déjà approuvés, créant ainsi un climat d’incertitude pour les développeurs.
Une ordonnance qui remet en question les projets en cours
L’ordonnance stipule que le procureur général des États-Unis pourrait demander aux tribunaux de suspendre ou de retarder les litiges en cours concernant les projets éoliens offshore, tout en offrant la possibilité de réexaminer les contrats de location existants. Cette décision intervient alors que plusieurs projets majeurs, comme celui d’Orsted pour le Revolution Wind, sont actuellement sous l’examen des autorités judiciaires.
L’existence de ces projets, déjà approuvés par l’administration précédente, est désormais menacée par cette nouvelle politique, ce qui pourrait ralentir l’engouement pour l’énergie renouvelable en mer. Certains analystes suggèrent que l’administration Trump pourrait ne pas défendre vigoureusement les projets approuvés par l’administration Biden devant les tribunaux. S&P Global indique que l’impact pourrait être particulièrement lourd pour des projets déjà en phase de construction, comme ceux de Dominion Energy et Vineyard Wind.
Les risques juridiques pour les développeurs de projets
Les développeurs d’énergie éolienne offshore doivent désormais naviguer dans un environnement juridique plus complexe. Par exemple, le projet South Fork Wind de Dominion Energy est l’un des nombreux projets confrontés à des contestations judiciaires. Si l’ordonnance exécutive est utilisée de manière à reconsidérer les projets déjà approuvés, les entreprises risquent de devoir recommencer des démarches administratives longues et coûteuses.
Les opposants aux projets éoliens offshore voient dans cette situation une opportunité d’accroître les recours juridiques, en espérant que l’ordonnance de Trump donnera un poids à leur cause. Un exemple en est la ville de Nantucket, qui envisage une action en justice contre le projet SouthCoast Wind pour des raisons environnementales. Nantucket exprime des préoccupations concernant les risques liés aux défaillances techniques, comme celle survenue à Vineyard Wind, projet qui a déjà subi des retards.
Les projets sous pression
L’incertitude légale créée par l’ordonnance exécutive pourrait avoir des répercussions considérables sur les développements futurs dans le secteur de l’énergie éolienne en mer. Tandis que des projets comme Vineyard Wind 1 et 2 ou New England Wind bénéficient déjà de permis, la possibilité d’un réexamen des permis pourrait conduire à de nouveaux retards dans l’approbation d’autres projets. S&P Global souligne que les investisseurs devront désormais intégrer cette incertitude juridique dans leurs projections financières, d’autant plus que la révision des permis pourrait durer jusqu’à six mois. Ces développements mettent en lumière la fragilité juridique qui entoure l’avenir de l’éolien offshore aux États-Unis.