Les cours du pétrole ont connu une hausse marquée jeudi, réagissant à une déclaration du président des États-Unis, Joe Biden, qui a indiqué être en discussions avec Israël concernant d’éventuelles frappes sur les installations pétrolières en Iran. Cette annonce a immédiatement suscité des réactions sur les marchés, reflétant les préoccupations des investisseurs face à une possible perturbation de l’approvisionnement en pétrole.
Vers 15H10 GMT (17H10 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a grimpé de 3,83%, atteignant 76,72 dollars. De son côté, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, a gagné 4,28%, s’établissant à 73,10 dollars. Ces augmentations surviennent après que les deux principales références pétrolières avaient déjà enregistré des gains de plus de 5% plus tôt dans la séance.
Réactions du Marché et Inquiétudes des Investisseurs
La déclaration de Biden a eu un impact immédiat sur les cours du pétrole, les investisseurs craignant que des frappes sur les sites de production iranienne n’affectent l’offre mondiale. L’Iran, qui figure parmi les dix premiers producteurs de pétrole au monde, possède les troisièmes réserves prouvées derrière le Venezuela et l’Arabie saoudite. Ole Hvalbye, analyste chez Rystad Energy, a commenté auprès de l’AFP que de telles frappes « pourraient faire perdre deux à trois millions de barils par jour au marché dans le pire des scénarios ».
Escalade des Tensions au Moyen-Orient
Les tensions militaires récentes entre Israël, l’Iran et le Hezbollah ont alimenté les craintes d’une escalade incontrôlable dans la région. Une frappe israélienne sur un centre de secours du Hezbollah à Beyrouth a fait sept morts jeudi matin, suivie de combats au sol dans le sud du Liban. Le Hezbollah a affirmé avoir repoussé une tentative d’avancée israélienne à la frontière, tandis que l’armée israélienne a déclaré mener des opérations limitées et localisées.
Parallèlement, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont annoncé une attaque de drone en Israël, exacerbant encore les tensions. Ces développements ont renforcé les inquiétudes des marchés quant à la stabilité de l’approvisionnement en pétrole, bien que certains facteurs atténuent ces préoccupations.
Facteurs d’Atténuation sur le Marché du Pétrole
Malgré les tensions géopolitiques, les cours du pétrole restent relativement contenus. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a rapporté une augmentation des stocks de brut de 3,9 millions de barils la semaine dernière, dépassant les attentes des analystes qui anticipaient une hausse de 1,4 million. Cette accumulation de stocks offre une marge de manœuvre aux marchés, rassurant sur la capacité de l’économie mondiale à absorber un éventuel choc d’approvisionnement.
En outre, le ministre du Pétrole libyen a annoncé dans une interview à Bloomberg que la Libye reprendrait la production de pétrole dès jeudi, réintroduisant des centaines de milliers de barils par jour sur les marchés. Cette reprise fait suite à la résolution d’une crise politique d’un mois dans le pays, contribuant à stabiliser l’offre mondiale.
Décisions de l’Opep+ et Perspectives Futures
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) a maintenu son plan d’augmentation de la production de 2,2 millions de barils supplémentaires à partir de décembre lors d’une réunion mardi. Claudio Galimberti de Rystad Energy a souligné que « l’Opep+ dispose toujours de capacités inutilisées inhabituellement importantes » et pourrait donc produire encore plus en cas de besoin. Cette flexibilité offre une certaine assurance face aux incertitudes géopolitiques, bien que la situation reste volatile.
En conclusion, les marchés du pétrole sont actuellement influencés par une combinaison de tensions géopolitiques et de facteurs économiques qui modèrent l’impact immédiat des déclarations de Biden. Les acteurs du marché surveillent de près les développements au Moyen-Orient et les décisions de l’Opep+ pour évaluer l’évolution future des prix du pétrole.