Les cours du pétrole chutaient vendredi de quelque 5%, emportées par les craintes de récession et des indicateurs décevants aux Etats-Unis, dans un contexte de resserrement des taux d’intérêt par les banques centrales.
Vers 16H10 GMT (18H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 4,63% à 114,26 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet plongeait quant à lui de 5,41% à 111,23 dollars, après avoir perdu de plus de 6%.
“Les prix du pétrole brut semblent prêts à enregistrer leur première baisse hebdomadaire depuis plus d’un mois”, commente Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Le WTI a dévissé de plus de 7% depuis vendredi dernier et le Brent de la mer du Nord de plus de 6%, renouant respectivement avec leurs niveaux de prix de fin mai et début juin.
Des craintes provenant des États-Unis
Le rythme de la production industrielle aux États-Unis a ralenti en mai, et ce, plus que prévu, selon les données publiées vendredi par la Banque centrale américaine (Fed), qui fait aussi apparaître une contraction de la production manufacturière. Les craintes d’une possible récession aux Etats-Unis et chez les pays gros consommateurs de brut pesaient à nouveau sur les cours.
“Les banques centrales ont occupé le devant de la scène (…) après avoir annoncé des hausses de taux dans le cadre d’un effort continu pour freiner l’inflation galopante”, rappelle Ole S. Hansen, analyste chez Saxobank.
La Réserve fédérale américaine a augmenté mercredi ses taux de 0,75 point, une mesure d’ampleur inédite depuis 1994, pour lutter contre l’inflation américaine qui atteint des niveaux records. De quoi “compromettre la reprise économique mondiale post-Covid”, et ainsi miner la demande, poursuit l’analyste.
La hausse des taux directeurs plus agressive de la Fed a également entraîné une appréciation marquée du dollar, qui tire les prix du brut vers le bas en affaiblissant le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises.
Maintien de la production libyenne
Autre facteur baissier, la production pétrolière de la Libye se maintient à environ 700.000 barils par jour selon le Financial Times, malgré les heurts qui bousculent le pays en proie à une longue et grave crise politico-institutionnelle.
Une reprise importante car le ministre libyen du pétrole et du gaz Mohamed Oun avait affirmé lundi à l’agence Bloomberg que la production du pays était actuellement amputée de 1,1 million de barils par jour, soit quasiment l’équivalent de sa production totale.
En 2021, la Libye, un membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a produit environ 1,2 million de barils par jour.