Les prix du pétrole ont bondi de plus de 4% lundi sur les marchés asiatiques, poussés par la possibilité d’une baisse de la production – d’environ un million de barils par mois – de la part de
l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a gagné 4,5% à 83,06 dollars. Même hausse pour le prix du baril de Brent de la mer du Nord, qui a atteint 88,83 dollars.
Les deux références mondiales du brut ont nettement reculé ces derniers mois dans un contexte de baisse de la demande provoquée par la récession frappant les grandes économies.
L’Opep+ se réunira mercredi physiquement à Vienne, siège du cartel des producteurs de pétrole, “pour la première fois depuis mars 2020” et l’émergence de la pandémie de Covid-19, a annoncé l’alliance dans un communiqué samedi.
Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de brut (Opep), conduits par l’Arabie saoudite, et leurs dix alliés emmenés par la Russie, se retrouvent sur fond de rumeurs d’importante réduction de la production face aux craintes de récession.
Avant la pandémie, les producteurs se retrouvaient deux fois par an dans la capitale autrichienne.
Mais depuis le printemps 2020, les 23 membres se réunissent chaque mois, par vidéoconférence, pour affiner au mieux leurs objectifs devant la volatilité de la demande.
“Ce ne sera qu’une question de temps avant que le pétrole ne revienne à 100 dollars le baril, en particulier avec un resserrement de l’offre vers la fin de l’année”, a néanmoins estimé Suvro Sarkar, analyste à la DBS Bank, qui s’attend à de nouveaux gains.
L’éventuelle baisse de la production d’environ un million de barils par mois pourrait de nouveau tourmenter les banques centrales, alors que la flambée des coûts de l’énergie constitue l’un des principaux responsables de l’inflation qui a contraint les autorités à relever les taux d’intérêt,
affectant les économies du monde entier.
Cette décision, si elle était prise, surviendrait après que les Etats-Unis et d’autres pays ont débloqué des millions de barils de leurs réserves d’urgence pour faire retomber les prix.
“La baisse des prix du pétrole est probablement terminée”, a estimé Edward Moya, d’Oanda.
“Les négociants en énergie sont devenus pessimistes au cours de l’été en raison des craintes d’un ralentissement mondial, mais il semble maintenant que les risques liés au pétrole soient en hausse.”