Dans plusieurs quartiers de Téhéran, les coupures d’électricité affectent quotidiennement les activités commerciales, en particulier les petites entreprises dépendantes du froid, de la climatisation ou des services en ligne. Ces interruptions, souvent non planifiées, durent au moins deux heures et surviennent plusieurs fois par semaine, selon les témoignages recueillis sur place.
Pénurie de carburant et réseau sous tension
Les autorités justifient ces coupures par une incapacité structurelle à répondre à la demande en forte hausse, notamment pendant les vagues de chaleur extrême. Le réseau électrique, largement sollicité par les systèmes de climatisation, a enregistré une pointe de consommation de 73 500 mégawatts, selon les médias publics, proche du record historique atteint en 2024.
Les centrales électriques fonctionnent en sous-régime en raison d’un manque récurrent de carburant, contraignant l’État à rationaliser l’approvisionnement. Pour éviter un effondrement du réseau, des délestages sont imposés, touchant à la fois les zones résidentielles, les centres industriels et les commerces urbains. Cette politique affecte directement les chaînes de production alimentaire, les équipements frigorifiques et les services numériques.
Conséquences économiques pour les commerçants
Dans les zones commerçantes de la capitale, restaurateurs, boulangers et bouchers signalent des pertes financières liées à la détérioration rapide des denrées périssables. Faute de générateurs, de nombreux commerces ne peuvent garantir la conservation des aliments ou maintenir une température ambiante acceptable pour la clientèle. Les conséquences se traduisent par une baisse de fréquentation et une interruption des ventes, y compris via les plateformes numériques, inaccessibles sans connexion.
L’hyperinflation persistante et la dépréciation rapide du rial iranien aggravent la situation. Les commerçants interrogés affirment devoir réduire leur personnel ou diminuer les heures d’ouverture pour compenser les pertes. Le coût de la viande et des produits de première nécessité augmente sensiblement chaque semaine, rendant plus difficile le renouvellement des stocks abîmés.
Impact industriel et mesures gouvernementales
Dans les périphéries industrielles de Téhéran, plusieurs zones économiques sont placées en chômage technique deux jours par semaine, selon les médias locaux. Les autorités ont par ailleurs ordonné la fermeture ponctuelle des administrations publiques et des banques dans le but de limiter la consommation électrique et d’économiser les réserves d’eau, également affectées par une sécheresse prolongée.
Les températures estivales ont franchi les 40°C dans la capitale et atteint localement 50°C dans le sud du pays. Cette situation accentue la pression sur un système énergétique déjà fragilisé, en l’absence d’investissements structurels ou de diversification suffisante du mix électrique national.