L’augmentation rapide des capacités de calcul nécessaires aux modèles d’intelligence artificielle alimente une demande énergétique sans précédent. Les centres de données, infrastructures essentielles à leur fonctionnement, pourraient représenter 3 % de la consommation électrique mondiale d’ici 2030, selon une étude de Deloitte. Cette consommation croissante soulève des interrogations sur la durabilité du secteur et la nécessité d’un encadrement plus strict.
Une consommation énergétique en forte hausse
Le développement de l’IA repose sur une expansion massive des centres de données, alimentée par une puissance de calcul en constante augmentation. Cette dynamique a un coût : ces infrastructures pourraient bientôt consommer autant d’électricité que la France et l’Allemagne réunies. La gestion énergétique de ces installations devient donc un enjeu stratégique pour les gouvernements et les entreprises du secteur technologique.
Les experts du Centre national de politique d’ingénierie (NEPC), organisme indépendant britannique, recommandent de renforcer la transparence sur la consommation d’énergie et d’eau des centres de données. L’absence de données précises sur ces aspects empêche actuellement une évaluation complète de leur impact et complique la mise en place de régulations adaptées.
Une pression croissante sur les ressources en eau
Au-delà de la consommation électrique, le refroidissement des infrastructures nécessite également des volumes d’eau considérables. Selon une étude de chercheurs américains, la consommation d’eau des centres de données pourrait être multipliée par quatre à six d’ici 2027, atteignant des niveaux comparables à la consommation annuelle du Danemark.
Face à cette situation, les auteurs du rapport du NEPC estiment qu’il appartient aux pouvoirs publics d’imposer des normes environnementales pour limiter l’usage d’eau potable et optimiser les systèmes de refroidissement. La mise en place d’une réglementation plus stricte pourrait encourager les entreprises à investir dans des technologies plus efficientes et moins consommatrices de ressources.
Vers un encadrement renforcé du secteur
Alors que les entreprises du numérique poursuivent leur expansion, la pression monte pour encadrer leur impact environnemental. Les recommandations du NEPC plaident notamment pour une obligation de déclaration des consommations énergétiques et hydriques, afin d’apporter plus de visibilité sur les pratiques des géants du secteur.
Chaque requête sur ChatGPT, le modèle conversationnel développé par OpenAI, consomme environ dix fois plus d’électricité qu’une recherche sur Google, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette donnée illustre les défis que pose l’essor de l’IA en matière de consommation énergétique et souligne l’urgence d’une meilleure gestion des ressources par les entreprises concernées.