Le 23 août 2024, le pétrolier grec Sounion, transportant 150 000 tonnes de pétrole brut, a été gravement endommagé par une attaque des rebelles houthis au large de Hodeida, un port stratégique du Yémen. Utilisant des drones et des missiles, les Houthis ont provoqué des incendies à bord du navire, forçant l’évacuation d’urgence de l’équipage et laissant le navire à la dérive. Cet incident marque une nouvelle étape dans l’escalade des attaques qui visent les routes maritimes critiques de la mer Rouge, un corridor essentiel pour le commerce mondial d’hydrocarbures entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie.
Les autorités maritimes internationales, notamment l’Union européenne par le biais de la mission Aspides, ont exprimé de sérieuses préoccupations quant à l’impact de cet incident sur la sécurité de la navigation. Le Sounion, désormais hors de contrôle, représente un obstacle majeur pour les autres navires transitant dans la région, augmentant ainsi le risque de perturbations dans le flux commercial global.
Escalade des tensions et précédents inquiétants
Ce n’est pas la première fois que les Houthis ciblent des pétroliers dans cette zone stratégique. Depuis octobre 2023, ils ont intensifié leurs attaques, frappant plus de 80 navires en mer Rouge. En mars 2024, le pétrolier Rubymar, battant pavillon du Belize, a coulé après avoir été attaqué par les Houthis, entraînant la perte de 21 000 tonnes de produits chimiques, une attaque qui a marqué une escalade des hostilités contre les navires commerciaux.
Le même mois, le pétrolier chinois Huang Pu a également été ciblé par des missiles houthis. Bien que cette attaque n’ait pas causé de déversement majeur, elle a démontré la capacité des Houthis à perturber gravement le trafic maritime dans cette région cruciale pour le commerce mondial. Ces incidents successifs mettent en lumière la montée des risques pour les infrastructures maritimes, exacerbés par le soutien logistique et militaire que les Houthis reçoivent de l’Iran.
Conséquences pour la sécurité énergétique mondiale
Les répercussions de ces attaques sont profondes. La mer Rouge est une artère vitale pour le transport des hydrocarbures, reliant les producteurs du Moyen-Orient aux marchés mondiaux. La menace persistante d’attaques houthis pousse plusieurs compagnies maritimes à détourner leurs navires en passant par le cap de Bonne-Espérance, rallongeant les trajets et augmentant les coûts logistiques. Cette situation menace d’entraîner une hausse des prix du pétrole et des perturbations dans l’approvisionnement énergétique, ce qui pourrait avoir des conséquences mondiales.
En réponse à ces menaces croissantes, la communauté internationale, notamment les États-Unis et l’Union européenne, a renforcé les patrouilles et les opérations militaires dans la région. Cependant, malgré ces efforts, les attaques continuent, illustrant la vulnérabilité des routes maritimes aux actions militaires dans des zones de conflit. Cette situation complexe exige une réponse internationale coordonnée pour sécuriser les flux énergétiques mondiaux et protéger les infrastructures critiques.