Les principales agences énergétiques fédérales aux États-Unis se préparent à un arrêt partiel de leurs activités, alors que les négociations budgétaires entre le Congrès et la Maison-Blanche demeurent dans l’impasse. Le blocage institutionnel pourrait entraîner, dès le 1er octobre, la mise au chômage technique de milliers de fonctionnaires, avec un risque accru de licenciements permanents.
Une résolution de continuité budgétaire soutenue par les Républicains pour maintenir les financements actuels jusqu’au 21 novembre a été rejetée au Sénat. Les Démocrates ont soumis une proposition concurrente incluant des mesures de santé publique supplémentaires, également refusée. Pour débloquer les fonds, les Républicains doivent convaincre au moins six sénateurs Démocrates en raison des règles du Sénat exigeant 60 votes pour clore les débats.
Une menace directe pour les effectifs des agences
La Maison-Blanche, via l’Office of Management and Budget (OMB), a averti que des licenciements définitifs pourraient être prononcés, une démarche qui s’écarte des pratiques précédentes où les agents recevaient leur salaire rétroactivement après les arrêts d’activité. Cette orientation pourrait affecter la capacité de l’administration à poursuivre ses priorités réglementaires en matière d’énergie, en particulier l’abrogation de mesures prises sous la présidence précédente.
La Federal Energy Regulatory Commission (FERC), chargée de superviser la fiabilité du réseau électrique et les marchés de l’énergie, prévoit de fonctionner avec seulement 60 employés et 18 sous-traitants, soit moins de 5 % de son personnel. L’agence dispose néanmoins de réserves budgétaires issues de redevances perçues, ce qui lui a permis de maintenir une activité minimale lors de précédents arrêts gouvernementaux.
Des fonctions critiques préservées, mais réduites
L’Environmental Protection Agency (EPA) prévoit, selon son plan actualisé en mars, de maintenir environ 1 260 agents en poste, axant ses efforts sur les urgences, la sécurité et les enquêtes pénales. La suspension toucherait la délivrance de permis, la distribution de subventions, la recherche scientifique et l’élaboration de nouvelles réglementations.
Le Department of Energy (DOE) n’a pas communiqué de plan actualisé, mais dans des cas similaires par le passé, il a signalé pouvoir fonctionner de manière limitée pendant une période de un à cinq jours grâce à des fonds préalablement alloués. Passé ce délai, seules les activités critiques pour la sécurité seraient maintenues.
Les missions nucléaires et pétrolières fortement encadrées
La Nuclear Regulatory Commission (NRC), en charge du contrôle des installations nucléaires civiles, a indiqué que ses inspecteurs sur site et ses équipes d’intervention d’urgence resteraient mobilisés. La commission garantirait aussi la présence d’experts dans les centres de gestion de crise en cas d’incident sur un réacteur.
Le Department of the Interior prévoit, selon des précédents plans, l’interruption des ventes de concessions pétrolières et gazières ainsi que l’arrêt des analyses environnementales liées aux projets énergétiques offshore. Ces interruptions pourraient affecter le calendrier des opérateurs dans les secteurs pétrolier, gazier et des énergies renouvelables.