Les actions de la compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras ont plongé de plus de 6% à la clôture vendredi à la Bourse de São Paulo, sur fond de tensions politiques après une nouvelle hausse des prix du carburant vivement critiquée par le président Jair Bolsonaro.
Les actions ordinaires ont chuté de 7,25% et les préférentielles de 6,09%, après une baisse de plus de 10% en début d’après-midi. L’indice Ibovespa est lui passé sous les 100.000 points (-2,90%).
Dans la matinée, Petrobras, la plus grande entreprise d’Amérique latine, avait annoncé une augmentation de 5,18% du prix de l’essence et de 14,26% du gazole à partir de samedi.
Les tarifs augmentent depuis le début de la guerre en Ukraine, en février. Néanmoins, ils étaient stables depuis 39 jours pour le gazole et depuis trois mois pour l’essence.
Le président Bolsonaro, qui tente en vain de faire changer la politique tarifaire de la compagnie, liée au marché international, a destitué fin mai le troisième PDG de Petrobras nommé depuis le début de son mandat, en janvier 2019.
Bolsonaro critique Petronas
“Le PDG de Petrobras et les membres du conseil d’administration ont trahi le peuple brésilien. Personne ne comprend les bénéfices de Petrobras, qui sont six fois plus élevés que ceux des autres compagnies pétrolières du monde entier. Mais ces entreprises ont réduit leur marge”, a affirmé le chef de l’Etat lors d’un entretien à la radio 96 FM.
Les dirigeants de Petrobras “risquent de plonger le Brésil dans le chaos”, a-t-il insisté, rappelant la grève des chauffeurs routiers qui avait provoqué une crise majeure d’approvisionnement en 2018.
L’Association brésilienne des chauffeurs de véhicules à moteur (Abrava), qui représente des camionneurs autonomes, a fait part dans un communiqué de son “indignation” face à l’augmentation du prix des carburants, n’écartant pas la possibilité d’une grève.
Jair Bolsonaro a appelé à l’ouverture d’une Commission d’enquête parlementaire contre les dirigeants de Petrobras et le président de la Chambre des députés Artur Lira, un de ses plus proches alliés, a jugé “absurde” la politique tarifaire de la compagnie.