Jeudi dernier, les cours du pétrole ont subi une baisse à la clôture de la séance, mettant fin à une série de trois séances positives consécutives. Cette baisse a été occasionnée par les déclarations de la ministre américaine de l’Energie, Jennifer Granholm. En effet, cette dernière a annoncé que les achats de brut pour reconstituer les réserves stratégiques des États-Unis ne pourraient pas être réalisés cette année. Cette annonce a provoqué une chute des prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, qui a perdu 1,01%, pour clôturer à 75,91 dollars. Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en mai, il a reculé de 1,32%, à 69,96 dollars.
Le gouvernement américain avait déjà ponctionné environ 40% des réserves stratégiques (SPR), soit environ 250 millions de barils, entre septembre 2021 et janvier 2023 pour soulager les cours de l’or noir. Actuellement, les SPR sont au plus bas niveau depuis décembre 1983. Le gouvernement de Joe Biden avait décidé d’interrompre officiellement le programme de tirage des réserves stratégiques en décembre dernier, pour ensuite s’engager à les reconstituer. Cependant, un premier appel d’offres n’a pas abouti.
Les difficultés rencontrées pour reconstituer les réserves stratégiques sont liées à des travaux de maintenance qui touchent deux des quatre sites de stockage des SPR. Les SPR sont stockées dans d’immenses cavernes de sel au Texas et en Louisiane. De plus, le ministère américain de l’Energie est tenu par une loi ancienne votée au Congrès en 2015 de remettre en vente 26 millions de barils supplémentaires tirés des réserves stratégiques entre avril et juin.
Malgré le report des achats de brut pour reconstituer les réserves stratégiques, Jennifer Granholm a affirmé que le gouvernement américain prévoyait toujours de les reconstituer. Cependant, cela prendra quelques années, car remplir les réserves prend plus de temps que de les vider.
Enfin, ces déclarations ont poussé certains opérateurs à prendre leurs bénéfices, car ils pensaient que le gouvernement allait se mettre à racheter du pétrole si les cours tombaient sous 70 dollars, ce qui est le cas actuellement. Le président Joe Biden avait pourtant déclaré en octobre dernier que les États-Unis achèteraient du brut sur le marché si les cours tombaient dans une fourchette comprise entre 67 et 72 dollars.