L’ONU Climat, au cours des vingt dernières années, a délivré au moins 7 200 accréditations à des individus ouvertement liés à l’industrie des énergies fossiles pour leur participation aux négociations sur le changement climatique, notamment les COP. Cette révélation a été faite par une coalition d’ONG, qui publie cette analyse à quelques jours de l’ouverture de la COP28 prévue à Dubaï. Cette COP sera présidée par Sultan Al Jaber, également à la tête d’ADNOC, la compagnie pétrolière nationale des Émirats Arabes Unis.
Débats autour de l’Inclusion des Acteurs des Énergies Fossiles
La décision d’accorder ces accréditations a suscité une vive controverse au sein de la communauté internationale. Certains plaident en faveur de l’inclusion des producteurs d’énergies fossiles dans les discussions climatiques, arguant que leur expertise est cruciale pour réduire progressivement l’utilisation de ces énergies. Cependant, d’autres dénoncent le lobbying actif exercé par les acteurs de l’industrie des énergies fossiles pour freiner les progrès des négociations climatiques.
Analyse des Accréditations par la Coalition « Kick big pollueurs out »
L’analyse effectuée par la coalition
« Kick big polluers out »
révèle que sur les 7 200 accréditations accordées aux affiliés des énergies fossiles au fil des ans, 945 ont été directement destinées aux employés d’entreprises pétrogazières. De plus, 267 accréditations ont été attribuées à: ExxonMobil, Chevron, Shell, BP et TotalEnergies, parfois sous couvert de délégations nationales ou d’organisations non gouvernementales.
Évolution du Nombre de Participants à la COP
Il est à noter que des personnes accréditées par des organisations professionnelles représentant les principaux pollueurs des énergies fossiles ont pu participer à plus de 6 581 reprises aux COP, principalement dans le but de faire du lobbying en faveur de ces énergies, comme le souligne la coalition. dans son communiqué.
Les trois dernières Conférences des Parties (COP), qui se tiennent à Madrid, Glasgow et Charm el-Cheikh, ont rassemblé respectivement environ 22 000, 38 000 et 49 000 participants. Avant la COP21, le nombre de participants était généralement compris entre 5 000 et 11 000, à l’exception de la COP15 qui a attiré 27 700 personnes.
Transparence dans l’Octroi des Accréditations
Il convient de noter que jusqu’à cette année, l’ONU ne demandait pas obligatoirement la déclaration d’une « affiliation » ou d’une relation précise, y compris financière, avec l’entité demandant l’accréditation. Cette absence de transparence rend la détection des lobbyistes plus complexe, et la coalition d’ONG estime que son décompte n’est probablement que la partie visible de l’iceberg.
Présence de Lobbyistes dans D’autres Secteurs
Il est important de souligner que la présence de lobbyistes ne se limite pas à l’industrie des énergies fossiles. D’autres secteurs contribuant également à la crise climatique, tels que la finance, l’industrie agroalimentaire et les transports, sont également présents lors de ces événements, mais ils ne sont pas inclus dans l’analyse de la coalition.
la société civile surveillera de près l’issue de la COP28 pour déterminer si elle favorisera les intérêts des énergies fossiles ou mettra en avant les besoins des populations et la préservation de la planète.
L’octroi massif d’accréditations par l’ONU Climat à des individus liés aux énergies fossiles pour leur participation à la COP soulève des questions importantes à l’approche de la COP28. Cette controverse révèle les défis climatiques complexes auxquels sont confrontés les négociations mondiales, entre l’inclusion d’expertise et la lutte contre le lobbying industriel. La transparence et la gestion des accréditations seront au cœur des débats lors de la prochaine COP, car la société civile sera attentive à l’équilibre entre les intérêts des énergies fossiles et la protection de la planète.