Réforme du Marché Européen de l’Électricité : Divergences et Enjeux

Les Vingt-Sept cherchent à débloquer les négociations sur la réforme du marché européen de l'électricité, plombées par les divergences franco-allemandes sur le soutien au nucléaire.
Union Européene

Partagez:

La réforme du Marché Européen de l’Électricité suscite des discussions intenses. Le président français Emmanuel Macron saluait la semaine dernière, après une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz, la volonté des deux pays de conclure un accord « d’ici la fin du mois ». Des discussions bilatérales « intenses » ont eu lieu depuis, mais un compromis reste incertain.

La proposition espagnole : un point de discorde majeur

Une nouvelle proposition de la présidence espagnole de l’EU fait complètement disparaître du texte la question controversée du dispositif de soutien aux centrales nucléaires existantes. Pourtant, ceci est inacceptable pour Berlin, qui souhaite encadrer ce dispositif au niveau européen pour éviter les distorsions de compétitivité. « La proposition espagnole essaye de résoudre un problème majeur pour le marché intérieur en l’ignorant. Ce qui ne le supprime pas, » s’est agacé le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck.

Enjeux financiers et énergétiques

Après l’envolée des prix de l’électricité l’an dernier, la réforme entend faire baisser les factures des ménages et entreprises. Ceci grâce à des contrats de long terme permettant de lisser l’impact de la volatilité des cours du gaz. Il s’agit aussi d’assurer davantage de prévisibilité aux investisseurs: tout soutien public à de nouveaux investissements dans la production d’électricité décarbonée se ferait via des « contrats pour la différence » (CFD) à prix garanti par l’État.

Dans ce mécanisme, le producteur d’électricité doit reverser les revenus supplémentaires engrangés à l’État, qui peut les redistribuer. Si le cours si le cours du marché de gros est inférieur au prix, l’État lui verse une compensation. Or, la proposition initiale étendait ces CFD aux investissements destinés à prolonger la vie des centrales nucléaires existantes. Une cause d’alarme pour Berlin: l’Allemagne, sortie du nucléaire, redoute la concurrence, selon elle déloyale, d’une électricité française rendue plus compétitive grâce à un soutien public massif. A l’inverse, le sujet est crucial pour la France, soucieuse de financer la réfection de son parc nucléaire vieillissant et de maintenir des prix bas, atout majeur pour ses industriels.

Compétitivité européenne et enjeux environnementaux

Ce débat intervient à l’heure où les industriels européens s’inquiètent pour leur compétitivité, entre envolée des prix de l’énergie et subventions massives des industries vertes aux États-Unis. Dans une contre-proposition présentée mardi, Robert Habeck a défendu l’imposition de critères européens à tous les CFD appliqués à des centrales existantes. En effet, il s’assure que les recettes générées ne distordent pas les conditions de concurrence quand elles sont redistribuées aux industriels, sous stricte supervision de Bruxelles.

La France entend, elle, bénéficier de ses choix énergétiques, au moment où l’Allemagne pâtit à la fois de la perte des importations de gaz russe, dont elle s’était rendue dépendante, et de l’abandon du nucléaire, qui l’ont contrainte à relancer le charbon. « Il y a des interrogations sur le risque de distorsions de concurrence. De plus, la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher est très étonnée. Le coût du nucléaire historique est dans les mêmes eaux que le coût des installations renouvelables éolien et photovoltaïque.

Par ailleurs, Madrid entend avoir l’approbation de Paris et Berlin à condition que le texte soit validé à une majorité qualifiée d’États. Suspendus au compromis des deux puissances, certains pays ne cachaient pas leur agacement. La ministre belge Tinne van der Straeten déplore que l’EU n’est pas limitée à la France et l’Allemagne.

Les « mécanismes de capacité » en débat

Un autre sujet faisait débat: les « mécanismes de capacité ». Ils permettent aux États de rémunérer les capacités inutilisées des centrales pour garantir leur maintien en activité. Ainsi, ces derniers évitent des pénuries futures d’électricité. Plusieurs pays veulent exemptés des contraintes écologiques prévues. On peut citer la Pologne, désireuse d’appliquer cet outil à ses centrales à charbon.

Pourquoi tout cela devrait-il nous importer sur le plan financier et énergétique ? Ces négociations influencent directement la compétitivité des entreprises européennes et les coûts de l’électricité pour les ménages. On peut aussi citer la transition vers des sources d’énergie plus durables. La recherche d’un équilibre entre soutien au nucléaire et promotion des énergies renouvelables est cruciale pour l’avenir de l’Europe. L’issue de ces discussions impactera le marché de l’électricité et les investissements dans des infrastructures énergétiques décarbonées. Ce qui a des répercussions majeures sur l’économie et l’environnement.

Énergies renouvelables: l’accès progresse, mais les financements restent insuffisants pour l’Afrique

Selon le rapport 2025 sur l'accès énergétique mondial, malgré une nette progression des énergies renouvelables, le manque de financements adaptés freine toujours l'accès à l'électricité et à la cuisson propre, notamment en Afrique subsaharienne.

Chine et États-Unis améliorent leurs performances énergétiques dans un contexte instable mondial

Alors que les économies avancées conservent leur leadership énergétique mondial, la Chine et les États-Unis progressent significativement dans la sécurité et la durabilité de leurs systèmes énergétiques selon le rapport annuel du Forum Économique Mondial.

L’Algérie et l’Angola renforcent leur coopération énergétique au sommet États-Unis–Afrique

En marge du sommet États-Unis–Afrique à Luanda, Alger et Luanda consolident leur collaboration énergétique afin de mieux exploiter leur potentiel pétrogazier et minier, ciblant une stratégie commune sur les marchés régionaux et internationaux.
en_114026092029540

Bruxelles élargit les subventions aux technologies bas carbone et au nucléaire

La Commission européenne prolongera jusqu'à fin 2030 un cadre d’aides d’État élargi, permettant aux capitales de financer technologies bas carbone et nucléaire afin de préserver la compétitivité face à la Chine et aux États-Unis.

Le Japon risque un déficit électrique majeur de 89 GW dès 2050

Le gestionnaire japonais du réseau électrique anticipe un déficit énergétique pouvant atteindre 89 GW en 2050, en raison d'une demande croissante liée aux secteurs des puces électroniques, des véhicules électriques et des technologies basées sur l’intelligence artificielle.

L’UE valide des aides énergétiques ciblées pour les industries lourdes européennes

Les industries énergivores européennes pourront bénéficier d'aides d'État temporaires afin d'atténuer l'impact des prix élevés de l'électricité, selon un nouveau cadre réglementaire proposé par la Commission européenne dans le cadre du « Clean Industrial Deal ».
en_114024062035540

Maurice lance un appel d’offres international pour une centrale électrique flottante

Maurice cherche des investisseurs internationaux afin de construire rapidement une centrale électrique flottante d’environ 100 MW, destinée à sécuriser l’approvisionnement énergétique national d'ici janvier 2026 et pallier les déficits actuels de production.

L’Espagne et le Portugal renforcent leur réseau après la panne d’avril

Madrid annonce des mesures immédiates sur le stockage énergétique tandis que Lisbonne sécurise son réseau électrique, en réponse à la coupure historique ayant touché toute la péninsule ibérique fin avril.

L’Indonésie engage 190 milliards USD pour augmenter sa capacité énergétique d’ici 2034

L’Indonésie déploie son nouveau plan énergétique national prévoyant une hausse de capacité électrique de 69,5 GW sur dix ans, principalement financée par des producteurs indépendants, pour répondre à une demande intérieure en forte croissance.
en_1140290954540-12-1

France : Moratoire sur les renouvelables ; alerte sur l’impact industriel immédiat

La ministre française Agnès Pannier-Runacher dénonce le moratoire parlementaire sur les nouvelles installations d'énergies renouvelables, alertant sur la possible suppression de 150 000 emplois industriels et sur une dépendance énergétique accrue envers l’étranger.

Le nouveau règlement européen sur les batteries bouleverse la filière industrielle européenne

Le règlement européen sur les batteries, pleinement effectif dès le 18 août, modifie profondément les contraintes industrielles liées aux voitures et vélos électriques, imposant aux entreprises des règles strictes de recyclage, d'approvisionnement et de transparence.

Le Parlement européen presse Bruxelles d’agir sur les réseaux énergétiques

Le Parlement européen appelle la Commission à renforcer les infrastructures énergétiques et accélérer l'application du Pacte industriel vert afin d'améliorer la flexibilité et la sécurité énergétique du continent face à une volatilité accrue des marchés.
en_114022062067540

L’Europe investit massivement dans les réseaux électriques et le Clean Industrial Deal

La Commission européenne dévoile un plan ambitieux pour moderniser les réseaux électriques et lance le Clean Industrial Deal, mobilisant plusieurs centaines de milliards d'euros afin de renforcer l'autonomie industrielle et énergétique du continent.

Wood Mackenzie souligne l’avantage des services publics régulés face au boom des data centres

Aux États-Unis, les opérateurs de réseaux électriques régulés bénéficient d'un avantage décisif pour connecter au réseau les nouveaux centres de données, représentant désormais 134 GW de projets, selon un rapport de Wood Mackenzie publié le 19 juin.

La France fixe un objectif de 200 TWh renouvelables pour 2030

L’Assemblée nationale française valide un objectif chiffré à 200 TWh de production d’électricité renouvelable à l’horizon 2030, dans un texte législatif largement débattu sur le futur mix énergétique national.
en_114019062064540

États-Unis : stagnation des émissions en 2024, incertitudes sous l’administration Trump

En 2024, les émissions américaines de CO₂ restent stables à 5,1 milliards de tonnes, alors que l’administration Trump prépare une politique énergétique favorable aux hydrocarbures, soulevant des questions sur l’évolution future du marché américain.

France : Décret énergétique anticipé, l’Assemblée nationale dénonce un risque démocratique

La publication anticipée du décret énergétique français déclenche de vives réactions parlementaires, alors que le gouvernement cherche à sécuriser rapidement les investissements dans le nucléaire et les autres filières énergétiques.

Blackout en Espagne : analyse des causes et plan de financement européen validé

Sept semaines après la méga-panne électrique ibérique, l'Espagne identifie les failles techniques du réseau, tandis que la Banque européenne d’investissement valide un financement majeur pour renforcer l'interconnexion avec la France.
en_114017062031540

Madagascar investit dans une centrale thermique pour contrer les délestages chroniques

Madagascar prévoit l'ouverture imminente d'une centrale thermique de 105 MW afin de stabiliser rapidement son réseau électrique, particulièrement affecté dans les principales zones urbaines, tout en développant parallèlement des projets d’énergies renouvelables.

L’Inde propose des contrats virtuels d’achat d’électricité pour les industriels

La Commission centrale de régulation électrique indienne propose un nouvel outil financier permettant aux entreprises industrielles d’atteindre leurs cibles d’énergie renouvelable via des contrats virtuels, sans livraison physique de l'électricité, facilitant ainsi la gestion des obligations réglementaires.