Le président de l’Equateur, Daniel Noboa, a donné un ultimatum au consortium sino-canadien choisi pour l’exploitation du plus grand gisement pétrolier du pays. Il a averti que le contrat pour le champ de Sacha, situé dans la province amazonienne d’Orellana, ne serait pas signé tant que le consortium, composé des groupes chinois Sinopec et canadien New Stratus Energy, n’aurait pas versé un acompte de 1,5 milliard de dollars. L’acompte doit être payé avant le 11 mars 2025 pour que l’accord entre en vigueur.
Bien que le contrat ait été attribué au consortium, sa signature est suspendue jusqu’au paiement de cette prime non-remboursable. Le président Noboa a précisé que si l’acompte n’était pas payé dans le délai imparti, il examinerait d’autres options pour l’exploitation du gisement. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a insisté sur l’urgence de la situation et a souligné qu’il s’attendait à ce que le consortium réagisse « avec l’urgence que le peuple équatorien mérite ».
Un contrat avec des conditions financières variables
La ministre de l’Énergie, Inés Manzano, a indiqué que le délai pour la signature du contrat était d’un mois, précisant qu’il s’agissait d’un contrat de 20 ans qui permettrait à l’Equateur de recevoir une rente pétrolière. Cette rente serait fonction du prix du baril, avec une part variable de 19 % à 26,5 % selon les fluctuations des prix mondiaux du pétrole. L’accord est censé fournir une source de revenus importante pour l’État équatorien, qui dépend fortement des recettes pétrolières.
Une opposition locale croissante
Le projet a été fortement critiqué par la Confédération des nationalités indigènes de l’Equateur (Conaie), la principale organisation indigène du pays. Celle-ci a exprimé son mécontentement, estimant que l’Equateur obtiendrait une part trop faible de ses propres ressources naturelles. L’organisation a dénoncé les termes de l’accord et a remis en question la gestion de l’exploitation pétrolière par le gouvernement.
De plus, bien que le gouvernement ait invité d’autres entreprises à participer à l’exploitation du gisement, aucune réponse n’a été reçue à ce jour. Cela laisse planer des doutes sur la capacité de l’Equateur à attirer d’autres investisseurs dans ce secteur stratégique.