Le réacteur de type Réacteur Pressurisé Européen (EPR) de Flamanville a franchi une nouvelle étape dans sa mise en service en atteignant 80 % de sa puissance nominale. EDF a précisé que ce niveau de production a été atteint pour la première fois le 12 novembre au matin. Des essais vont être conduits à ce palier avant de solliciter l’autorisation finale de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) pour passer à la pleine capacité.
Sébastien Miossec, directeur délégué production d’EDF, a réaffirmé que le cap des 100 % est toujours prévu avant la fin de l’automne. Il s’agira d’une dernière étape avant un arrêt complet programmé en septembre 2026. Cet arrêt de 350 jours sera consacré à la première visite complète du réacteur, une procédure réglementaire devant intervenir trente mois après le premier chargement en combustible.
Une maintenance lourde prévue dès 2026
Lors de cette visite, EDF prévoit environ 20 000 opérations techniques, incluant le remplacement du couvercle de la cuve. Ce composant, dont les défauts sont connus depuis plusieurs années, sera changé à la demande de l’ASNR. EDF précise que cette opération est maîtrisée, ayant déjà été menée sur d’autres réacteurs du parc.
La visite sera également l’occasion de renouveler le combustible d’uranium. Près de 200 partenaires industriels sont mobilisés aux côtés d’EDF pour mener à bien les différentes activités prévues. Cette mobilisation technique s’inscrit dans le cycle classique de mise en exploitation des réacteurs nucléaires de nouvelle génération.
Un projet marqué par des retards et des surcoûts
Le réacteur EPR de Flamanville a été raccordé au réseau électrique en décembre 2024, avec un retard de douze années par rapport au calendrier initial. Initialement estimé à 3,3 milliards d’euros, le coût du projet a été réévalué à environ 20 milliards d’euros aux conditions économiques de 2015, et à 23,7 milliards d’euros aux conditions de 2023.
Le chantier a été impacté par plusieurs aléas techniques, dont une fuite de soupapes ayant nécessité un arrêt de quatre mois entre juin et octobre 2025. EDF avait alors revu à la baisse son calendrier, repoussant la montée en puissance à 100 % à la fin de l’automne, au lieu de l’été comme initialement prévu.