Depuis la mise en service du parc de Blyth en 2000, considéré comme le premier véritable parc éolien en mer au monde, l’éolien offshore est devenu la deuxième source de production électrique du Royaume-Uni. Selon une nouvelle analyse publiée le 8 décembre, cette technologie assure aujourd’hui 17 % de la production nationale d’électricité.
Une croissance soutenue par l’industrialisation côtière
Le secteur aligne désormais 47 parcs opérationnels totalisant une capacité installée de 16 gigawatts (GW), suffisante pour alimenter plus de 16 millions de foyers. Depuis deux ans, environ 7 000 nouveaux emplois ont été créés, portant le total à 40 000 personnes employées dans l’éolien offshore. L’évolution rapide de la technologie permet aujourd’hui à une seule turbine du parc Moray West de produire trois fois plus d’électricité que l’ensemble des installations initiales de Blyth.
Les infrastructures portuaires britanniques jouent un rôle central dans cette expansion. Plus de 2 000 entreprises participent à la chaîne d’approvisionnement éolienne, avec des investissements majeurs réalisés dans les ports de Hull, Inverness, Grimsby et plus récemment Cromarty Firth, où 55 millions de livres sterling (environ $69mn) ont été mobilisés pour soutenir des projets en eaux profondes.
Dogger Bank : projet phare et avancées technologiques
Le projet Dogger Bank, en cours de construction, incarne les ambitions de l’industrie. D’une capacité prévue de 3,6 GW, il sera le plus grand parc éolien en mer du monde une fois achevé. Situé en haute mer, Dogger Bank est le premier parc britannique à utiliser une connexion en courant continu haute tension (HVDC) et des turbines offshore dépassant les 10 mégawatts. Il devrait fournir de l’électricité à six millions de foyers.
La stratégie de développement du Royaume-Uni repose sur l’extension de cette filière industrielle, en misant sur l’innovation et l’implantation locale. L’enjeu est double : sécuriser l’approvisionnement énergétique et soutenir les économies côtières. Malgré des incertitudes globales, les investissements publics et privés contribuent à maintenir le rythme des déploiements.
Perspectives pour les prochaines décennies
Les acteurs institutionnels insistent sur la nécessité d’anticiper la prochaine phase de croissance, notamment via l’éolien flottant. La structure du marché britannique, combinée à la disponibilité de compétences locales et d’infrastructures, positionne le pays pour continuer à jouer un rôle central dans le développement mondial de cette technologie.
Le gouvernement britannique, via Great British Energy et d’autres initiatives, vise à consolider la filière nationale et à exporter le savoir-faire accumulé depuis 2000. L’enjeu est désormais de pérenniser les chaînes d’approvisionnement, de former la main-d’œuvre et de maintenir l’attractivité pour les investisseurs privés.