L’ouragan Ida, qui a touché terre en Louisiane le 29 août 2021, a été l’un des plus perturbateurs de ces dernières années. Son impact est significatif à la fois sur la production de pétrole et sur le raffinage. La production s’élevait à 500.000 barils par jour (bpj) la semaine du 6 septembre 2021, contre 2 millions de bpj avant l’ouragan.
Ida impact fortement la production pétrolière
Shell a signalé que son installation West Delta 143, une station de transfert pour la production, qui transporte normalement environ 200.000 bpj de pétrole, avait été endommagée. Port Fourchon, la plus grande base aux États-Unis pour soutenir l’industrie offshore, a subi de graves dommages. De plus, les installations d’hélicoptères qui desservent les plates-formes offshore ont été mises hors service.
Les inondations et les pannes de courant ont continué d’affecter les opérations des raffineries de Louisiane la semaine du 6 septembre 2021. Les pannes de raffinerie liées à l’ouragan pourraient durer de quelques jours à quelques mois, les analystes de Wood Mackenzie s’attendent à ce que certaines perturbations durent au moins une semaine de plus.
La résilience des véhicules électriques mise à l’épreuve
L’un des problèmes au lendemain d’Ida a été la résilience des véhicules électriques par rapport aux véhicules à moteur à combustion durant une période de pannes de courant généralisées. Au milieu de la semaine qui a suivie l’ouragan, des centaines de milliers de clients en Louisiane étaient toujours sans électricité. Notamment au nord et au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans.
Bien entendu, les approvisionnements en essence et diesel ont également été gravement perturbés par Ida. Plus de 55% des stations-service de la Nouvelle-Orléans n’avaient pas d’essence mercredi 8 septembre selon GasBuddy, le service d’information aux consommateurs. Néanmoins, les stocks de carburant fossile étaient plus aisés à faire en amont. Qui plus est, les véhicules thermiques disposaient d’une meilleure autonomie.
Les prix du pétrole ont augmenté
Après leur baisse du début du mois d’août 2021, les prix du brut ont bondi fin août alors qu’Ida s’approchait des États-Unis. Le WTI s’échangeait lundi 9 août 2021 à un peu moins de $70 le baril et le Brent à un peu moins de $73. Les prix de gros de l’essence dans le port de New York ont également fortement augmenté en août, bien que cette tendance se soit déjà en partie résorbée.
Suivi par ceux du gaz naturel
Les prix du gaz naturel ont également augmenté aux États-Unis. En août 2021, les contrats à terme sur le gaz Henry Hub ont dépassé les $5 par million d’unités thermiques britanniques pour la première fois depuis 2014. La perturbation qui a suivi Ida a également joué un rôle sur le marché du gaz américain. Wood Mackenzie estime que la production est toujours inférieure d’environ 1,8 milliard de pieds cubes par jour.
Il existe selon les scientifiques une probabilité accrue que le réchauffement climatique génère des précipitations plus abondantes lorsque les tempêtes se forment. De plus les vitesses maximales des vents augmentent avec la hausse des températures mondiales. Le risque d’ouragan a peut-être toujours été présent, mais la nature de ce risque semble changer, interrogeant ainsi la résilience de l’industrie de l’énergie à ces phénomènes.