L’énergie solaire dépasse l’énergie éolienne au cours des cinq dernières années en termes d’ajouts de capacité à l’échelle mondiale. Ainsi, l’augmentation s’élève de plus de 200% de la production mondiale de 2016 à 2021. De son côté, la production éolienne au cours de la même période s’élève à 93,5%.
Dichotomie entre ressource et production
L’énergie solaire doit sa croissance à cinq principaux pays producteurs, investis depuis longtemps dans le développement de cette énergie. La Chine, les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Allemagne génèrent ensemble 67,4% de toute l’énergie solaire en 2021. Les cinq pays figurent parmi les plus grands développeurs d’énergie solaire depuis des décennies.
Cependant, lorsque l’on mesure le potentiel de puissance photovoltaïque, il y a un problème. Trois de ces pays ne figurent pas dans le top 100 des emplacements solaires appropriés. Ainsi, la majeure partie de la production solaire mondiale provient de pays peu adaptés à la technologie liée à l’énergie solaire.
Selon l’Atlas solaire de la Banque mondiale, les zones prometteuses pour la production d’énergie solaire se trouvent en Afrique. Le Moyen-Orient constitue également une région prometteuse pour cette énergie. Les deux régions bénéficient de conditions d’ensoleillement tout au long de l’année.
L’exemple de l’Égypte
En revanche, l’écrasante majorité de la capacité de production d’énergie solaire existante se situe des pays où l’ensoleillement est intermittent. Ainsi, ces régions ne bénéficient pas de conditions d’ensoleillement avantageuses en raison de conditions plus nuageuses. En outre, la réduction des heures de clarté en hiver joue également un rôle.
Ce décalage offre aux agences de développement et aux producteurs d’électricité l’occasion d’aider le solaire non émetteur. Ainsi, les agences de développement et les producteurs d’électricité pourraient aider à effectuer des percées plus importantes dans l’énergie solaire. En outre, la pression mondiale s’accroît pour limiter les émissions collectives.
Outre l’ensoleillement abondant, de nombreux pays à fort potentiel photovoltaïque abritent par ailleurs des économies à croissance rapide. Ainsi, elles génèrent des niveaux de pollution en augmentation rapide. L’Égypte, quatrième pays sur l’échelle du potentiel photovoltaïque, se situe au trentième rang en termes de capacité solaire mondiale.
Concilier croissance et décarbonisation
L’économie égyptienne est en passe de croître de plus de 5% en 2022. De plus, sa population de 110 millions d’habitants est à la recherche d’une plus grande mobilité et d’opportunités. Ainsi, entre 2016 et 2021, le pays augmente sa production d’énergie renouvelable d’environ 300%.
Toutefois, l’Égypte dépend toujours à 90% des combustibles fossiles pour près de 90% de son électricité. Ainsi, cette dépendance s’accompagne d’une empreinte carbone conséquente. Elle s’élèverait, en 2021, à 267.1 millions de tonnes de dioxyde de carbone, soit la deuxième plus importante en Afrique.
Si l’Égypte conserve cette trajectoire, les émissions dépasseraient les 300 millions de tonnes de dioxyde de carbone d’ici à l’année 2030. Cependant, si le pays parvient à maximiser son potentielle dans l’énergie solaire, il pourrait devenir un leader dans cette énergie. Ainsi, l’Égypte pourrait démontrer comment des politiques favorables peuvent accélérer les efforts de décarbonisation, sans sacrifier la croissance économique.
L’Égypte accueille la COP27
D’autres nations d’Afrique du Nord présentent un profil de potentiel de croissance comparable à celui de l’Égypte en termes d’ensoleillement. De plus, ces pays connaissent également une croissance rapide. Ainsi, des pays comme l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie sont similaires à l’Égypte dans ces deux domaines.
Les pays du Moyen-Orient, notamment la Jordanie, l’Arabie saoudite et Oman, présentent également un potentiel photovoltaïque élevé. Les gouvernements de ces différents pays ont la possibilité d’investir davantage pour soutenir la transition des systèmes énergétiques nationaux. Toutefois, l’Égypte se place en tête pour exploiter cette opportunité dans l’énergie solaire.
L’Égypte accueillera la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique en novembre. La conférence se tiendra dans l’hôtel Sharm el-Sheikh disposant d’une centrale solaire, sur sa toiture, démontrant l’engagement du pays. Ainsi, l’installation contribue à redéfinir la carte des installations liées à l’énergie solaire.