Les Émirats arabes unis (UAE) émergent comme un leader du marché des certificats internationaux d’énergie renouvelable (International Renewable Energy Certificates – I-REC). En quelques années, le pays passe d’un émetteur mineur de certificats solaires à un leader mondial du marché, aux côtés du Brésil et de la Chine.
Cette transformation rapide est principalement alimentée par une augmentation significative de la génération nucléaire de certificats. La demande pour les I-REC aux UAE croît également, soutenue par un marché en maturation avec un cadre plus clair, des initiatives gouvernementales pour décarboner l’économie et une adoption accrue des objectifs de durabilité des entreprises.
Adoption et développement du système I-REC aux EAU
Les UAE adoptent le système I-REC à la fin de 2016. L’année suivante, le Dubai Carbon Centre of Excellence émet les premiers certificats représentant la production du parc solaire Mohammed bin Rashid Al Maktoum de 13 MW. Depuis lors, le marché se divise en deux systèmes distincts : un à Dubaï et un autre, plus grand, à Abu Dhabi.
Le système de certificat d’énergie propre (Clean Energy Certificate – CEC) est la mise en œuvre de la norme I-REC à Abu Dhabi. Lancé en août 2021, ce système est géré par Emirates Water and Electricity Company (EWEC), agissant comme unique enregistreur sous la supervision du Département de l’Énergie d’Abu Dhabi, responsable de l’émission des certificats.
Le rôle prédominant de la centrale nucléaire de Barakah
Les UAE s’engagent dans plusieurs initiatives d’énergie renouvelable, motivées par leur objectif de neutralité carbone d’ici 2050 et leur Stratégie énergétique 2050, qui vise à augmenter la part des énergies propres à 50 % d’ici 2050. Ces objectifs, associés à un soutien gouvernemental significatif et à un système de passation de marchés compétitif bien établi, favorisent le développement et l’adoption des énergies renouvelables à des prix records.
La centrale nucléaire de Barakah, située à Abu Dhabi, domine l’offre avec une capacité totale de 5,6 GW et une production estimée à 40 TWh/an une fois pleinement opérationnelle. Du côté des panneaux solaires, cinq centrales sont enregistrées dans le système I-REC, dont deux, Al Dhafra et Noor, sont situées à Abu Dhabi.
Les objectifs de durabilité des entreprises comme moteur de la demande
La demande pour les I-REC aux UAE a fortement augmenté au cours des deux dernières années. L’engagement des entreprises et des entités gouvernementales à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 les pousse à utiliser des instruments tels que les certificats d’énergie propre (CEC), notamment en préparation de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP28) que les UAE accueilleront.
La demande provient principalement des objectifs de durabilité des entreprises dans des secteurs clés tels que la finance, le tourisme et la fabrication. Par exemple, Zero Two, une entreprise de développement d’infrastructures numériques basée à Abu Dhabi, réalise le plus grand achat unique de CEC en 2023, couvrant 7,3 TWh.
Transparence du marché et défis futurs
À l’avenir, alors que les UAE continuent d’investir dans des projets d’énergie renouvelable pour atteindre leurs objectifs de décarbonation, la disponibilité des I-REC devrait augmenter. Une offre constante de certificats nucléaires sera complétée par une part croissante de certificats solaires.
Toutefois, certains obstacles limitent l’adoption plus large des I-REC. Le manque de transparence, notamment concernant les résultats des enchères et les réglementations, contraste avec d’autres marchés majeurs des I-REC et freine la participation. De plus, les limitations géographiques sur la retraite des certificats d’Abu Dhabi pourraient entraîner une surabondance dans l’émirat. Cependant, une possible future intégration des marchés au sein du Conseil de coopération du Golfe pourrait offrir des solutions.