Pour stimuler la croissance mondiale de l’énergie éolienne flottante, le conseil mondial de l’énergie éolienne a décidé de créer un groupe de travail. Cette énergie, selon l’expert Henrik Stiesdal pour Viviera, « est à un tournant ».
L’éolien flottant comme alternative
Selon Power Engineering international, l’éolien offshore flottant est une bonne alternative à l’éolienne offshore à fond fixe. Même si ce dernier est moins cher, il est limité à 60 mètres de profondeur. De son cotés, la méthode Tetraspar, développée par le danois Henrik Stiesdal, repose sur des fondations flottantes semi-submersibles. Les entreprises pourraient, donc, déployer un grand nombre de turbines dans des eaux beaucoup plus profondes.
Une opportunité de marché importante
Cette nouvelle technique multiplierait par dix les ressources éoliennes offshore en ouvrant de nouveaux marchés. En effet, jusqu’à 80% des ressources éoliennes européennes se trouvent dans des zones à plus de 60 mètres de profondeur selon l’European Wind Energy association. Au vu des vents dans ces zones, la production est bien plus grande en haute mer.
Un rôle crucial pour la transition énergétique
L’augmentation de cette ressource renouvelable permettrait aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon Ben Backwell, PDG de GWEC. Dès lors, le traité de Paris sur le climat serait plus facilement respecté selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le réchauffement climatique d’atteindrait donc pas la limite de 1,5 degrés Celsius.
«L’éolien offshore sera un moteur clé de la transition énergétique, certains acteurs de l’industrie réclamant plus de 1 400 GW de capacité éolienne offshore installée d’ici 2050. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de déployer des turbines dans des eaux plus profondes et de débloquer jusqu’à dix fois plus de ressources éoliennes en mer que ce n’est possible avec des turbines à fond fixe seules. »
De plus, ces parcs éoliens offshore évitent les nuisances visuelles et sonores.
Une ressource en voie de développement
En 2019, le monde regroupait 65,7 MW de capacité de parcs éoliens offshore flottants. Ces derniers étaient notamment installés au Royaume-Uni, au Japon, au Portugal, en Norvège et en France. Selon les prévisions de GWEC Market Intelligence, l’année 2030 devrait compter 6,2 GW d’éoliens flottants de plus. Cependant, une accélération de la réduction des coûts de ce type d’éoliennes pourrait faire monter ce chiffre à 19 GW.
Les principales entreprises du secteur éolien aux commandes
Pour mener à bien cette tâche Henrik Stiesdal, pionnier de l’industrie éolienne a été nommé président. À ces côtés, Maf smith, expert offshore flottant et ancien directeur général adjoint de RenewableUK. Enfin, se sont joints à eux les principales industries du secteur de l’éolien offshore flottant : Equinor, GE Renewable Energy, Iberdrola, Ideol, l’Association japonaise de l’énergie éolienne, MHI Vestas, Ørsted, Principle Power, RenewableUK, Siemens Gamesa Renewable Energy, Shell , Stiesdal, wpd et le Groupe de la Banque mondiale.
Des actions pour surmonter les obstacles à la croissance
Selon Henrik Stiesdal, le but du groupe de travail est de développer une vision et des pratiques communes pour stimuler le marché mondial de l’éolien flottant.
« Pour assurer le succès de l’industrie et réaliser la réduction des coûts nécessaire pour accélérer le déploiement de la technologie, nous devons voir une coordination entre les principaux acteurs du marché et partager nos expériences sur les différents marchés pionniers émergents à l’échelle mondiale. Ce groupe de travail sera un forum important pour faciliter cet échange et établir une voix commune pour fournir les meilleures pratiques à l’industrie lors de l’entrée sur de nouveaux marchés afin d’accélérer l’immense potentiel de croissance de cette technologie importante ».
Pour cela les protagonistes vont d’abord définir les marchés prioritaires de l’éolien offshore. Des conférences seront ensuite proposées aux associations locales, aux décideurs et aux ONG des secteurs de la pêche, des mammifères marins et des ports. Les différentes parties pourront alors découvrir l’énergie éolienne flottante et les meilleures pratiques à adopter.
La question écologique encore au cœur du débat
Les entreprises doivent, en effet, convaincre ces organisations que le système éolien flottant n’est pas un danger écologique. Cependant, pour l’heure, les conséquences de cette installation sur la biodiversité marine ne sont pas encore bien documentées.