Le 17 mars 2025, l’Élysée a confirmé que le premier des six réacteurs nucléaires EPR2 (Evolutionary Power Reactor 2) ne serait pas mis en service avant 2038, repoussant ainsi l’objectif initial de 2035. Ce changement de calendrier fait suite à une réunion du Conseil de politique nucléaire présidé par le président français Emmanuel Macron. Ce programme, annoncé en février 2022, prévoit la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires avec la possibilité d’en ajouter huit autres.
L’horizon de 2038 pour le début de la production d’électricité de ces réacteurs, avancé lundi, a été envisagé après qu’un audit gouvernemental en 2022 avait suggéré que la mise en service des premiers réacteurs pourrait être repoussée jusqu’en 2037. Cette révision des délais s’inscrit dans le cadre d’une refonte de la politique nucléaire nationale, visant à renforcer la capacité de production d’énergie tout en respectant les enjeux de sûreté et de financement.
Financement du programme EPR2
Les discussions lors de la réunion du Conseil ont porté sur les modalités de financement du projet. Le financement des réacteurs EPR2 serait en grande partie assuré par un prêt bonifié de l’État couvrant au moins 50 % des coûts de construction. Ce modèle de financement reprendrait certains éléments observés dans le financement de la centrale nucléaire tchèque de Dukovany, validé par l’Union européenne, notamment le recours à un prêt à taux zéro.
Un contrat pour différence, garantissant un prix maximum de 100 euros du mégawattheure (MWh) en euros de 2024, pourrait être mis en place pour sécuriser le prix de la production d’électricité issue des futurs réacteurs. Ce modèle vise à protéger les investisseurs tout en stabilisant les prix du marché de l’énergie.
Suivi et coûts actualisés
L’Élysée a précisé que les discussions entre l’État et EDF devraient être finalisées dans les semaines à venir. Un dialogue sera également engagé avec la Commission européenne en vue d’obtenir une décision finale d’investissement d’EDF en 2026. Cette étape est essentielle avant de lancer officiellement le chantier de construction des réacteurs.
Les coûts du programme ont été réévalués à la hausse. Initialement estimé à 51,7 milliards d’euros en 2022, le coût total des six réacteurs EPR2 est désormais évalué à 67,4 milliards d’euros pour 2023, selon la Cour des comptes. En tenant compte de l’inflation, un budget global de près de 80 milliards d’euros est désormais envisagé. Les responsables gouvernementaux ont indiqué qu’un cadre financier définitif serait déterminé prochainement.