L’Égypte a renforcé ses engagements dans le secteur gazier avec la signature de trois nouveaux contrats d’exploration visant à relancer une production nationale en baisse. Ces accords, annoncés par le ministère du Pétrole, impliquent Apache Corporation, Dragon Oil et Perenco Egypt, et ciblent des zones situées dans le désert occidental, le golfe de Suez et le nord du Sinaï. Le montant cumulé des investissements attendus dépasse $121mn, avec des opérations prévues dans les mois à venir.
Des investissements ciblés dans trois zones stratégiques
Apache Corporation, basée aux États-Unis, investira $35mn dans le désert occidental, région déjà connue pour son potentiel en hydrocarbures. Dragon Oil, filiale de la compagnie nationale émiratie ENOC (Emirates National Oil Company), prévoit un engagement de $40,5mn pour des opérations dans le golfe de Suez. Enfin, Perenco Egypt, branche égyptienne du groupe franco-britannique Perenco, mobilisera $46mn dans la région du Nord-Sinaï.
Ces contrats interviennent peu après la signature d’un protocole d’accord avec BP portant sur le forage de cinq nouveaux puits en mer Méditerranée. Ce partenariat reflète la stratégie du gouvernement égyptien d’accélérer la recherche de nouvelles ressources pour compenser le déclin des volumes produits par les champs existants.
Un contexte de pression intérieure et de recul des exportations
La production gazière de l’Égypte est passée d’environ 7,2 milliards de pieds cubes standards par jour en 2020 à environ 4,1 milliards en 2025, en raison du vieillissement des gisements et d’une demande intérieure en croissance constante. Ce recul a entraîné une réduction significative des volumes exportés sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL), notamment vers les marchés asiatiques et méditerranéens.
Le gouvernement vise désormais une production de 6,6 milliards de pieds cubes par jour d’ici 2027, selon les déclarations du Premier ministre Mustafa Madbouly. Plusieurs projets en cours, incluant ceux signés plus tôt ce mois-ci avec Shell, Eni et Arcius Energy — une coentreprise entre BP et la filiale d’ADNOC XRG — totalisent $340mn d’investissements supplémentaires.
Objectif : restaurer la position d’exportateur net
Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large de redynamisation du secteur gazier égyptien afin de répondre à la fois à la demande nationale et de restaurer les flux d’exportations, en particulier à travers les terminaux de GNL d’Idku et de Damiette. Les autorités espèrent que les nouvelles explorations mèneront à des découvertes commerciales permettant de consolider la sécurité énergétique du pays.
« Il s’agit d’une étape essentielle pour renforcer notre base de production et sécuriser les engagements contractuels à l’export », a déclaré un responsable du ministère du Pétrole, sans préciser les échéances exactes de démarrage des forages.