L’Égypte a conclu un accord évalué à 3 milliards de dollars pour importer 60 cargaisons de gaz naturel liquéfié. Les entreprises concernées, Shell et TotalEnergies, n’ont pas confirmé publiquement les détails de cette négociation. Certaines sources indiquent que ces cargaisons seraient livrées à partir de 2025. Les observateurs soulignent que le pays a déjà relancé ses importations de GNL en 2024 en raison d’un déséquilibre entre l’offre et la demande internes.
Cadre Général
La production de gaz en Égypte a récemment connu une baisse, notamment sur le champ Zohr, entraînant un recours accru aux importations. Les autorités locales ont lancé plusieurs appels d’offres en 2024 pour couvrir les besoins de la consommation électrique et industrielle. Selon des sources sectorielles, près de 20 cargaisons ont été achetées pour le second semestre 2024 via le terminal d’Ain Sokhna. Une partie des approvisionnements initialement destinés à la Jordanie a également été réorientée vers l’Égypte.
Les nouvelles modalités financières signées avec Shell et TotalEnergies incluent une indexation sur le Dutch Title Transfer Facility (TTF), indice de référence pour le gaz en Europe. Le prix serait ainsi ajusté selon les fluctuations du marché, offrant une flexibilité face à la volatilité spot. Contrairement aux anciens contrats qui imposaient un règlement sous 180 jours, ce nouvel accord permet des paiements étalés jusqu’à un an. Les négociateurs estiment que cette formule vise à soulager la trésorerie égyptienne tout en garantissant l’approvisionnement.
Modalités Financières
Les primes appliquées aux cargaisons destinées à l’Égypte ont varié en 2024, oscillant entre 1,50 et 2 dollars par million de British Thermal Units (MMBtu). Plusieurs facteurs expliquent ces augmentations, dont les frais liés au transit par le canal de Suez et la hausse des coûts d’assurance. L’extension des délais de paiement a également contribué à majorer les tarifs finaux. Les observateurs citent l’importance de sécuriser rapidement ces cargaisons pour éviter d’éventuelles flambées de prix ultérieures.
Des estimations diffusées par S&P Global Commodity Insights situent le prix spot du GNL en Méditerranée orientale autour de 14 dollars par MMBtu pour le début de 2025. Les tarifs pourraient grimper à plus de 16 dollars au printemps, sous l’effet d’une demande accrue et de l’absence d’arbitrage vers l’Asie. Cette tendance serait renforcée par la fermeture partielle des flux asiatiques, rendant les cargaisons méditerranéennes plus attractives pour les fournisseurs. Certains acteurs considèrent ce contexte comme une opportunité pour l’Égypte d’établir des accords à plus long terme.
Perspectives Régionales
Les plans d’expansion en amont et l’intensification des collaborations régionales illustrent la volonté de l’Égypte de stabiliser son approvisionnement. Des discussions seraient en cours avec différents consortiums pour consolider une offre de GNL compétitive. Plusieurs analystes du secteur estiment que ces initiatives pourraient soulager la demande interne et optimiser les infrastructures de regazéification. D’autres contrats à plus longue échéance seraient également envisagés pour anticiper la hausse des cours prévue en 2025.