L’Égypte a finalisé une série d’accords pour assurer l’importation de 290 cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) sur une période de 30 mois, à partir de juillet, selon des informations relayées par la presse locale. Cette démarche intervient en anticipation de l’augmentation significative de la consommation d’électricité observée chaque année pendant la période estivale.
Modalités des contrats et acteurs concernés
Les transactions, orchestrées par la compagnie publique égyptienne Egyptian Natural Gas Holding Company (EGAS), impliquent plusieurs grands noms du marché énergétique international. Parmi eux, les sociétés de négoce Trafigura, Vitol, Hartree Partners et BGN Group, ainsi que le géant anglo-néerlandais Shell et les entreprises pétrolières étatiques Saudi Aramco et Socar. Le montant global des contrats n’a pas été divulgué par les autorités égyptiennes.
Toutefois, les prix convenus pour ces livraisons de GNL sont directement indexés aux tarifs du marché européen, auxquels s’ajoute une prime variant entre 0,80 et 0,95 dollar par unité thermique britannique (British Thermal Unit – BTU). Ces contrats prévoient également des délais de paiement étendus pouvant aller jusqu’à six mois, permettant à l’État de mieux gérer la pression actuelle sur ses finances publiques.
Contexte de l’offre et demande en Égypte
La stratégie égyptienne en matière de GNL se déroule dans un contexte marqué par une baisse régulière de la production nationale de gaz naturel, particulièrement sensible sur le site de Zohr, le plus important gisement du pays. Celui-ci, parvenu à maturité, affiche une diminution progressive des volumes extraits, situation exacerbée par des difficultés financières et des impayés accumulés auprès de certains opérateurs.
Ainsi, après avoir atteint l’autosuffisance gazière en 2018, l’Égypte a été contrainte de renouer avec les importations dès l’été 2024, lorsque la consommation domestique a commencé à dépasser nettement sa production intérieure. Cette dépendance accrue envers les importations a continué pendant la saison hivernale suivante, avec l’acquisition d’une vingtaine de cargaisons supplémentaires, toujours sous des conditions de financement avantageuses.
Perspectives à moyen terme
En début d’année, le pays avait déjà sécurisé l’importation de 60 cargaisons auprès de Shell et de TotalEnergies, représentant un investissement proche de $3bn. À ce jour, l’Égypte a déjà reçu plus des trois quarts des volumes importés sur l’ensemble de l’année précédente. Les prévisions officielles indiquent que les importations de gaz naturel liquéfié resteront élevées au moins jusqu’à l’année 2030, illustrant les défis énergétiques persistants auxquels le pays devra faire face.
Ces initiatives marquent une tentative importante des autorités égyptiennes d’éviter les coupures électriques estivales qui avaient marqué les années précédentes, témoignant des tensions persistantes entre approvisionnement énergétique et demande intérieure croissante.