L’Égypte a lancé les travaux d’un nouveau complexe industriel dédié à la production de composants solaires photovoltaïques dans la Zone économique du canal de Suez (SCZONE), à Ain Sokhna. D’une superficie totale de 20 hectares, cette infrastructure a pour but de structurer une filière locale complète, allant de l’assemblage des modules solaires jusqu’à la fabrication du silicium et des wafers, éléments indispensables à la confection des cellules photovoltaïques.
Deux phases pour un investissement stratégique
Le projet bénéficie d’un investissement de 200 millions USD apporté intégralement par l’entreprise chinoise Sunrev. Son développement s’articulera en deux phases distinctes. La première phase concerne l’installation d’unités industrielles dédiées à l’assemblage des modules photovoltaïques. Quant à la deuxième phase, elle inclura la mise en place de lignes de production destinées à la fabrication locale de silicium et de wafers.
Cette nouvelle initiative s’intègre dans la stratégie ambitieuse de l’Autorité générale de la zone économique du canal de Suez, entité autonome publique responsable du développement économique, industriel et logistique de cette région. La zone possède des avantages logistiques avec ses connexions directes à six ports, des routes, des voies ferroviaires et un positionnement stratégique reliant la Méditerranée à la Mer Rouge.
Incitations économiques et environnement d’affaires attractif
Afin d’attirer des investissements significatifs dans les secteurs industriels ciblés, la SCZONE propose des avantages fiscaux et douaniers compétitifs. En outre, elle simplifie le cadre réglementaire pour les entreprises implantées dans la zone. Ces dispositifs incitatifs sont conçus pour attirer davantage de projets industriels, notamment dans les filières des énergies renouvelables.
À ce jour, la SCZONE a signé des contrats pour plus de 64 milliards USD dans le domaine des énergies propres, notamment pour le développement de l’hydrogène vert, du solaire et de l’éolien. La zone dispose par ailleurs de terrains libres s’étendant sur 460 km², couplés à des conditions climatiques adaptées à la production d’énergie solaire, notamment dans la région du golfe de Suez.
Perspective d’exportation régionale et internationale
Le complexe solaire d’Ain Sokhna prévoit, une fois opérationnel, d’exporter des modules solaires pour une valeur annuelle estimée à 300 millions USD. La localisation du site offre une position idéale pour desservir les marchés africains, du Moyen-Orient et d’Europe du Sud. Cette ambition cadre avec l’objectif égyptien d’améliorer sa sécurité énergétique, dans un contexte marqué récemment par une diminution notable de sa production nationale de gaz naturel.
Le projet d’Ain Sokhna constitue ainsi une étape concrète dans la stratégie industrielle égyptienne visant à renforcer ses capacités de production domestique de technologies énergétiques avancées. L’exportation attendue des modules produits localement souligne l’importance économique et stratégique de cette initiative pour le pays.