L’Égypte a lancé la construction d’un complexe intégré de fabrication solaire dans la zone économique du canal de Suez, marquant une étape dans sa stratégie de développement industriel lié aux énergies renouvelables. Le projet, d’un montant total de $220mn, sera implanté dans la zone industrielle TEDA Egypt à Ain Sokhna, sur une superficie de 200 000 m². Il comprendra une usine de cellules solaires d’une capacité de 2 GW, une seconde unité dédiée aux panneaux solaires également de 2 GW, ainsi qu’une usine de stockage d’énergie de 1 GWh.
Un consortium à capitaux égyptiens, chinois, émiratis et bahreïnis
Le développement du complexe sera assuré par un consortium réunissant plusieurs acteurs issus de quatre pays. L’entreprise chinoise JA Solar, spécialisée dans la fabrication de technologies photovoltaïques, apportera l’expertise technologique. L’opérateur industriel AH, basé en Égypte, assurera la gestion locale du site, tandis que l’entreprise Global South Utilities (GSU), enregistrée aux Émirats arabes unis, et le fonds d’investissement Infinity Capital, basé à Bahreïn, compléteront la structure capitalistique.
La totalité de la production de cellules solaires du site est destinée à l’exportation vers des marchés extérieurs. En revanche, la production de systèmes de stockage servira en priorité les besoins du marché intérieur égyptien ainsi que certaines destinations régionales non précisées. Le gouvernement égyptien souhaite ainsi combiner développement industriel et capacité exportatrice.
Cap vers 2026 pour la production à grande échelle
Selon les autorités égyptiennes, le lancement de la production industrielle à grande échelle est prévu pour début 2026. Hossam Heiba, directeur général de la General Authority for Investment and Free Zones (GAFI), a précisé que plusieurs usines doivent entrer en service dès le premier trimestre de cette année-là, avec un objectif de contenu local pouvant atteindre 90 %.
Ce projet s’inscrit dans la volonté du pays de structurer une industrie nationale autour des équipements d’énergies renouvelables, notamment dans le domaine solaire. Il s’agit également pour l’Égypte de renforcer sa position en tant que centre régional de production et d’exportation de technologies liées à l’énergie propre.
Une plateforme industrielle régionale en construction
Le choix d’implanter le complexe ATUM Solar dans la zone du canal de Suez répond à une logique stratégique d’accès aux marchés régionaux et internationaux. Cette localisation permet d’exploiter les avantages logistiques de la zone, tout en s’intégrant dans un environnement industriel attractif pour les investissements étrangers.
« Le projet ATUM Solar représente une étape majeure dans le développement de l’industrie solaire en Égypte », a déclaré un représentant du consortium lors du lancement. Les travaux de construction ont débuté officiellement le 15 décembre et mobilisent également des ressources locales pour les infrastructures annexes.