L’Égypte a inauguré une nouvelle centrale solaire de 500 mégawatts (MW) à Assouan, un projet stratégique qui marque une avancée majeure dans la diversification de son mix énergétique. Conçue et réalisée en 18 mois par AMEA Power, une entreprise basée à Dubaï, cette installation représente un investissement total de 500 millions de dollars. Son financement a été assuré par plusieurs institutions internationales, dont la Société financière internationale (IFC), la Banque néerlandaise FMO et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
La centrale solaire, baptisée Abydos, devrait produire 1 500 gigawattheures (GWh) d’électricité par an. Cela correspond à l’alimentation d’environ 300 000 foyers égyptiens. Le projet vise également à améliorer la fiabilité de l’approvisionnement énergétique, particulièrement durant les mois estivaux où la consommation électrique atteint des pics critiques.
Un levier économique pour renforcer l’énergie nationale
Lors de l’inauguration, le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouly, a mis en avant l’importance de ce projet pour le développement économique et la stabilité énergétique du pays. En diversifiant ses sources d’énergie, l’Égypte cherche à réduire sa dépendance aux importations d’hydrocarbures tout en augmentant sa capacité de production électrique.
L’objectif, fixé par les autorités, est de porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 42 % d’ici 2030. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où les coupures d’électricité sont devenues fréquentes durant l’été, dues à une forte utilisation des climatiseurs. La centrale d’Abydos contribuera à réduire ces désagréments et à stabiliser le réseau électrique.
Assouan, une région clé pour les infrastructures solaires
Assouan, avec son ensoleillement annuel parmi les plus élevés au monde, est devenue un point central pour le développement de l’énergie solaire en Égypte. La région abrite également le parc solaire de Benban, inauguré en 2019, dont la capacité totale de 1 650 MW en fait l’une des plus grandes infrastructures solaires d’Afrique et du Moyen-Orient.
En parallèle de l’inauguration de la centrale d’Abydos, AMEA Power et le gouvernement égyptien ont signé un accord pour le développement d’un parc éolien de 500 MW à Ras Shukeir, au nord d’Hurghada, sur la mer Rouge. Ce projet, estimé à 600 millions de dollars, vise à étendre encore davantage le portefeuille énergétique du pays, renforçant ainsi sa résilience face à une demande croissante.
Un environnement attractif pour les investisseurs étrangers
Le financement international massif dont bénéficie ce projet témoigne de la confiance des investisseurs étrangers dans le potentiel économique et énergétique de l’Égypte. Les institutions impliquées, comme la Société financière internationale (IFC) et la Banque néerlandaise FMO, privilégient ce type de projets en raison de leur impact sur la modernisation des infrastructures nationales.
Pour l’Égypte, ces initiatives offrent des opportunités économiques considérables, notamment dans la création d’emplois locaux et le développement de compétences spécialisées dans le secteur énergétique. Par ailleurs, les économies réalisées sur les importations de combustibles fossiles permettent au pays de réinvestir dans d’autres segments stratégiques de son économie.