L’Égypte a délivré des certificats de qualification à quatre producteurs privés d’électricité renouvelable pour approvisionner directement des entreprises industrielles locales, à hauteur de 400 MW. Cette mesure, mise en œuvre sans garanties publiques, s’inscrit dans un mécanisme visant à encourager la participation du secteur privé dans le système électrique national.
Des projets de 388 mn USD portés par des acteurs régionaux
Les producteurs Neptune, AMEA Power, Taqa PV et Enara Energy Services sont chargés de développer ces projets pour un investissement total de 388 millions USD. L’électricité produite sera acheminée vers plusieurs clients industriels majeurs, dont El Sewedy Steel, Ezz Steel, Helwan Fertilizers, Befar Group, Alamein Silicon Products et AP Moller (Canal de Suez Containers). Les installations reposeront sur des centrales solaires et hybrides combinant solaire et éolien.
La remise officielle des certificats a eu lieu le 28 mai, en présence du ministre de l’Électricité Mahmoud Esmat. Les projets s’inscrivent dans le système « Private to Private » (P2P), un cadre réglementaire permettant aux producteurs privés de vendre leur électricité directement à des entreprises via le réseau public, moyennant des frais de transit.
Un marché de l’électricité partiellement libéralisé
Ce mécanisme a pour objectif de libéraliser partiellement le marché de l’électricité, en réduisant la charge financière de l’État tout en attirant des investissements privés. Les entreprises industrielles bénéficient ainsi d’un accès direct à une énergie à faible intensité carbone, compétitive sur le plan tarifaire, dans un contexte où les exigences environnementales influencent les chaînes de valeur à l’échelle mondiale.
Dans le même cadre, le ministre de l’Électricité a présenté un rapport en Conseil des ministres indiquant que les capacités renouvelables installées et en développement atteignent désormais 25 146 MW. Ce chiffre dépasse l’objectif initial de 21 000 MW fixé pour 2030. Le rapport mentionne plusieurs projets majeurs, dont le barrage d’Assouan (2 100 MW), la centrale solaire de Benban (1 465 MW) et les parcs éoliens de Zaafarana et Ras Ghareb.
Une stratégie nationale tournée vers l’export
L’Égypte affirme sa volonté de devenir un fournisseur régional et international d’électricité à faible émission de carbone, en s’appuyant sur un afflux croissant de financements étrangers et sur une infrastructure énergétique en expansion. Le gouvernement poursuit l’intégration du secteur privé dans cette dynamique, avec une priorité donnée à la diversification des sources et à la stabilité du réseau.
« L’intégration du secteur privé dans le développement énergétique est essentielle pour maintenir notre dynamique industrielle et répondre aux besoins du marché », a déclaré Mahmoud Esmat lors de la cérémonie d’accréditation, selon Agence Ecofin le 31 mai.