L’Egypte a annoncé jeudi une série de mesures, dont des coupures d’électricité planifiées, pour faire face à la consommation énergétique croissante provoquée par la vague de chaleur intense qui sévit dans le pays.
L’Égypte adopte des mesures drastiques pour gérer la crise énergétique et l’inflation
Afin de soulager les réseaux électriques, les fonctionnaires n’occupant pas de poste en contact avec le public travailleront de chez eux un jour par semaine à compter du 6 août, pour une durée d’un mois, a déclaré le Premier ministre Moustafa al-Madbouly lors d’une allocution télévisée, invitant le secteur privé à prendre des mesures similaires. Pour faire face à la hausse de la consommation d’énergie à travers le pays, des coupures de courant planifiées devraient durer une ou deux heures par jour au maximum, a-t-il ajouté.
Elles devraient persister jusqu’à la fin de la vague de chaleur actuelle, marquée par des températures ayant dépassé les 45 degrés cette semaine dans certaines parties du pays. Le gouvernement a commencé la semaine dernière à mettre en oeuvre ces coupures, exhortant les habitants à ne pas utiliser les ascenseurs à certaines heures de la journée. Cette mesure avait suscité des réactions de mécontentement sur les réseaux sociaux, beaucoup se plaignant que les coupures, souvent aux heures les plus chaudes de la journée, duraient plus de deux heures et se produisaient en dehors des créneaux horaires prévus.
L’économie égyptienne est minée par une inflation galopante et des dépréciations répétées de la monnaie, ce qui a affecté le pouvoir d’achat et la capacité d’importation des biens essentiels. Une crise énergétique similaire sous la présidence de l’islamiste Mohamed Morsi, en 2013, avait provoqué une colère généralisée et des manifestations avant qu’il ne soit destitué par l’armée.
En 2015, les autorités égyptiennes avaient conclu un accord avec l’allemand Siemens pour la construction de trois grandes centrales électriques, avec des investissements estimés à six milliards d’euros dans le but de doubler la production d’électricité du pays. L’Egypte est depuis lors confrontée à l’épuisement de ses réserves de change et à une dette croissante, aggravée notamment par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.