Le volume de gaz russe acheminé en Allemagne via un des principaux gazoducs transitant par l’Ukraine a diminué depuis mardi de 25%. C’est ce qu’a indiqué mercredi l’agence allemande gouvernementale chargée de l’énergie.
“En raison de la réduction du transit, les volumes de gaz acheminés vers l’Allemagne via l’Ukraine (par le gazoduc Megal) ont diminué de 25% par rapport” à mardi, a précisé cette agence sur son site internet, assurant toutefois que “ces volumes (étaient) actuellement compensés par des flux plus importants, notamment en provenance de Norvège et des Pays-Bas”.
Cette baisse de volume menace-t-elle la sécurité énergétique de l’Allemagne ?
L’approvisionnement en gaz de l’Allemagne est donc “stable” en partie grâce à ces apports. C’est ce qu’assure l’agence gouvernementale. Les livraisons de gaz russe à l’Europe via l’Ukraine sont en baisse pour la première fois depuis le début du conflit, fin février. L’opérateur ukrainien des gazoducs OGTSOU a accusé les forces russes « d’ingérence » dans ses installations de la région de Lougansk et d’empêcher de maintenir le flot habituel de gaz.
Il a affirmé mercredi que le géant russe Gazprom avait coupé le robinet vers une des branches ukrainiennes du gazoduc. Il aurait ainsi demandé le transfert vers un autre point de passage. Gazprom a affirmé qu’il était impossible de dérouter les livraisons. Toutefois, les volumes transitant par un autre point de passage – situé à Soudja, dans la région frontalière russe de Koursk – ont déjà augmenté. Mais pas suffisamment pour compenser la baisse – de 18% mercredi, selon les Ukrainiens – des volumes transitant par les points de Lougansk. “Nous suivons de près la situation”, a réagi mercredi le ministère allemand de l’Economie. Le pays est l’un des principaux clients européens du gaz russe. Ces dernières semaines, la dépendance de l’Allemagne au gaz russe s’est réduite de 55% à 35%.
“La sécurité énergétique de l’Allemagne est actuellement garantie”, a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, tant Moscou que Kiev maintenaient le flux de gaz. L’Union européenne s’efforce toutefois de se préparer à une rupture de ses approvisionnements depuis que Vladimir Poutine a ordonné le paiement des livraisons en roubles. L’’UE avait jugé inacceptable cette modification contractuelle.