Le gouvernement vietnamien a publié une version révisée de son Plan de développement énergétique 8 (PDP8), fixant de nouveaux objectifs ambitieux pour les capacités solaires et éoliennes à l’horizon 2030. Le plan, rendu public sur le portail officiel de l’exécutif, prévoit désormais 73 gigawatts (GW) de capacité installée pour l’énergie solaire et 38 GW pour l’éolien terrestre d’ici la fin de la décennie. Ces chiffres représentent une augmentation substantielle par rapport à la version précédente du plan, datée de 2023, qui visait 12,8 GW pour le solaire et 21 GW pour l’éolien.
Réforme du mix énergétique et objectifs réglementaires
Ce redimensionnement s’inscrit dans le cadre d’une politique énergétique visant à réduire progressivement la dépendance du pays au charbon, tout en répondant à une demande croissante. Le nouveau plan prévoit que le charbon représentera 17 % du mix énergétique en 2030, contre 20 % en 2023, avec pour objectif de cesser totalement son utilisation d’ici 2050. L’énergie solaire est appelée à constituer 31 % de la production nationale d’ici 2030, tandis que l’éolien terrestre devrait atteindre 16 %. Le gouvernement anticipe des investissements de plus de 136 milliards de dollars pour concrétiser ces orientations.
Renforcement des cadres d’investissement
La révision du PDP8 intervient alors que les capacités d’infrastructure du pays demeurent un facteur limitant. Jusqu’en 2020, l’énergie solaire a connu un développement rapide au Vietnam, freiné ensuite par un réseau de transport insuffisant. Les nouvelles cibles supposent un élargissement significatif des infrastructures et des cadres réglementaires. Selon Andri Prasetiyo, chercheur au Senik Centre Asia, ces ambitions sont désormais plus atteignables compte tenu de l’évolution du contexte réglementaire et industriel.
Relance du programme nucléaire dans un cadre bilatéral
Le plan prévoit également l’entrée en service d’une première centrale nucléaire au plus tard en 2035. Cette orientation s’appuie sur un accord signé en janvier entre le Vietnam et la Fédération de Russie. Le géant public russe Rosatom a exprimé son intérêt pour une coopération dans la province de Ninh Thuan, où deux projets avaient déjà été approuvés en 2009, avant d’être suspendus en 2016. Ces projets, impliquant aussi le consortium japonais Jined, avaient été interrompus pour des raisons environnementales et financières. Le relancement du programme nucléaire nécessite à présent une révision complète des dispositifs réglementaires associés.