Le vent tourne : les OEM chinois peinent à s’imposer sur le marché européen

Malgré des turbines 30 à 40% moins chères, les fabricants chinois peinent à surmonter les défis de crédibilité qui freinent leur percée dans l’éolien européen.

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La pression sur les développeurs éoliens européens s’accentue alors que les coûts d’investissement élevés et la visibilité limitée sur les revenus fragilisent la rentabilité des projets. Face à la hausse continue des prix des turbines occidentales, plusieurs opérateurs se tournent vers des fabricants chinois, attirés par des prix compétitifs.

La compétition s’intensifie avec les OEM chinois

Depuis trois ans, les fabricants d’éoliennes occidentaux se sont recentrés sur leurs marchés clés afin de restaurer leur rentabilité après une longue période de pression sur les marges. Même si les coûts des matériaux ont diminué en 2024, les prix des turbines ont continué de croître. Dans le même temps, en Chine, la fin progressive des tarifs de rachat a poussé les fabricants à développer des modèles de turbines plus grands pour réduire les coûts, accentuant ainsi la compétition interne et provoquant une baisse des prix domestiques.

Avec des installations prévues pour atteindre un pic en 2025 avant de décliner, les fabricants chinois se tournent vers l’international pour absorber leur surcapacité. Sur les marchés émergents, leur stratégie de prix agressifs et de disponibilité rapide leur a permis de passer de moins de 30% de part de marché en 2020 à plus de 50% aujourd’hui.

Un avantage de coût insuffisant en Europe

Pour renforcer leur présence à l’étranger, plusieurs fabricants chinois ont investi dans des usines hors de Chine, notamment en Arabie Saoudite, au Kazakhstan, au Brésil et plus récemment à Oman. En Europe, cependant, les progrès restent limités. Quelques projets, principalement en Europe du Sud et de l’Est, ont été remportés, mais aucun plan d’implantation industrielle majeur n’a encore été confirmé.

Selon Andrea Scassola, Vice President of Wind Research chez Rystad Energy, « le défi pour les fabricants chinois n’est pas le coût, mais la crédibilité ». Les développeurs européens, les institutions financières et les décideurs politiques demeurent prudents à l’égard des OEM chinois malgré leur avantage tarifaire évident.

Huit obstacles majeurs à franchir

Huit facteurs freinent leur adoption en Europe : manque d’expérience internationale, conditions contractuelles non standards, certifications incomplètes, lacunes en matière de santé-sécurité, réseau de maintenance limité, difficulté de financement, risques réglementaires accrus et inquiétudes grandissantes en matière de cybersécurité.

La réglementation européenne sur les subventions étrangères pourrait également compliquer l’implantation des acteurs chinois en imposant des enquêtes supplémentaires, allongeant les délais de projet et augmentant les risques. Par ailleurs, la surveillance accrue des infrastructures critiques renforce la méfiance politique vis-à-vis des équipements chinois.

Des opportunités différentes selon les régions

Le niveau d’acceptation des OEM chinois varie en Europe. Les pays du Nord privilégient la souveraineté industrielle et la sécurité nationale, tandis que ceux du Sud montrent une plus grande ouverture, aidée par leur expérience des fournisseurs chinois en Afrique et au Moyen-Orient. Des groupes tels que EDP, Engie et EDF, ayant collaboré avec des fabricants chinois dans d’autres régions, pourraient faciliter l’intégration future de ces acteurs sur le continent européen.

Même si les turbines chinoises affichent un net avantage de coût, la réussite sur le marché européen dépendra de la capacité des fabricants à répondre aux exigences de performance, de financement et de souveraineté imposées par les développeurs, les assureurs et les gouvernements locaux.

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