Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a déclaré que les champs pétroliers exploités par Chevron Corporation resteront en activité après le départ de la société américaine, contraint de cesser ses opérations dans le pays avant le 27 mai. Cette décision fait suite à la révocation de la licence de Chevron par les autorités américaines, annoncée par Donald Trump le 26 février, dans le cadre du durcissement des sanctions contre Caracas.
Chevron, actif dans plusieurs régions pétrolières du Venezuela, collabore depuis des années avec la compagnie nationale Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA). La société représente environ 200 000 barils par jour sur les 1 million produits quotidiennement par le pays. Selon les autorités vénézuéliennes, cette production ne sera pas interrompue, les installations étant confiées aux équipes de PDVSA. « Les travailleurs ont les capacités pour que ces champs pétrolifères continuent de produire », a affirmé M. Maduro lors de son émission télévisée hebdomadaire.
PDVSA chargée d’assurer la continuité de la production
Selon le président vénézuélien, certains employés de PDVSA ont même estimé que la production pourrait augmenter dans les prochaines semaines. Il a également souligné que tous les accords signés entre son administration et Chevron seront respectés malgré le retrait de l’entreprise, accusant Washington et l’opposition intérieure d’avoir « causé du tort » au groupe pétrolier.
La prolongation temporaire de la licence de Chevron comprenait l’interdiction de tout versement financier au gouvernement vénézuélien. Face à cette contrainte, l’entreprise aurait restitué à Caracas un volume de brut invendu le 11 avril. Cette restitution aurait été motivée par l’impossibilité de procéder à une quelconque compensation financière, selon les déclarations officielles.
Sanctions étendues à d’autres entreprises européennes
Le gouvernement américain a également annoncé la révocation des autorisations accordées à plusieurs groupes européens actifs dans le secteur pétrolier au Venezuela. Sont notamment concernés Maurel & Prom (France), Repsol (Espagne) et Eni (Italie), qui devront également cesser leurs activités d’exploitation dans le pays. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes, alors que Donald Trump a menacé d’imposer une taxe douanière de 25 % sur les importations d’hydrocarbures vénézuéliens vers d’autres pays.
D’après l’Agence américaine d’information sur l’énergie (Energy Information Administration – EIA), le Venezuela reste le troisième fournisseur de pétrole des États-Unis, derrière le Canada et le Mexique. Washington ne reconnaît pas la réélection de M. Maduro en juillet 2024, une élection que l’opposition locale a qualifiée de frauduleuse.