Le Venezuela a récemment attribué des contrats pétroliers significatifs à deux entreprises chinoises, Anhui Erhuan Petroleum Group et Kerui Petroleum. Ces accords s’inscrivent dans la stratégie du pays pour revitaliser son secteur pétrolier avant les élections présidentielles du 28 juillet.
Collaboration avec Anhui Erhuan Petroleum Group
Anhui Erhuan Petroleum Group, basé à Wuhu Annui en Chine, a été sélectionné comme partenaire de Petróleos de Venezuela (PDVSA) dans la coentreprise Petrokariña. Cette collaboration cible les champs pétroliers Acema, Oritupano-Leona et Mata, situés dans l’est du Venezuela, entre les États de Monagas et Anzoátegui. Ces champs possèdent des réserves de pétrole léger, essentielles pour stimuler la production nationale.
La coentreprise Petrokariña, initialement composée de PDVSA, Petrobras et Inversora Mata, a vu ses partenaires brésiliens et argentins se retirer en raison des dettes accumulées par PDVSA. Avec l’entrée d’Anhui Erhuan, Petrokariña espère relancer sa production, actuellement estimée à 200 barils par jour.
Investissement de Kerui Petroleum
Kerui Petroleum, un des principaux fabricants chinois de services et d’équipements pétroliers, investira dans le développement du champ Ayacucho 2, situé dans la ceinture de l’Orénoque. Ce champ détient environ 29 milliards de barils de pétrole extra-lourd, une ressource encore largement inexploité.
Kerui Petroleum a été désigné pour développer ce champ stratégique afin de contribuer à l’augmentation de la production pétrolière du pays. Cet investissement est crucial pour le Venezuela, qui cherche à attirer des capitaux étrangers malgré les sanctions internationales.
Contexte politique et économique
Ces contrats pétroliers interviennent dans un contexte de réimposition des sanctions américaines contre le Venezuela, accusant le président Nicolás Maduro de manipuler les élections. Malgré ces sanctions, le gouvernement vénézuélien cherche activement à attirer des investissements étrangers pour stabiliser et augmenter sa production pétrolière.
Maduro espère renforcer son image avant les élections présidentielles du 28 juillet en montrant des progrès dans le secteur énergétique. La coentreprise Petropiar, entre PDVSA et Chevron, a récemment vu ses activités prolongées de 15 ans, avec une production atteignant 89 600 barils par jour en juin.
Autres partenariats et perspectives
Outre les entreprises chinoises, le Venezuela a signé des contrats avec d’autres compagnies internationales, dont New Stratus Energy au Canada, GoldPillar aux Îles Vierges britanniques et Jindal Poweren en Inde. Un accord a également été signé avec Trinidad et Tobago pour développer le projet de gaz naturel offshore Cocuina-Manakin.
Lors de la cérémonie de signature, Maduro a souligné la garantie de sécurité juridique et de stabilité pour tous les projets pétroliers et gaziers, affirmant que de nombreux investisseurs ont déjà commencé à affluer sous des lois spéciales.
Les analystes de S&P Global Commodity Insights estiment que le Venezuela produira environ 800 000 barils de pétrole brut et de condensats par jour jusqu’en 2025, malgré les sanctions américaines et les défis politiques internes. Ces efforts pour attirer des capitaux étrangers pourraient porter leurs fruits à long terme, mais les opportunités d’investissement restent limitées en raison des sanctions persistantes.