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Le terminal GNL d’Alexandroupolis redéfinit la sécurité énergétique en Europe

Le nouveau terminal de gaz naturel liquéfié d’Alexandroupolis en Grèce renforce la diversification énergétique de l’Europe de l’Est, réduisant ainsi la dépendance régionale vis-à-vis du gaz russe tout en augmentant la sécurité d'approvisionnement.

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L’Europe de l’Est se dote d’un nouvel atout stratégique avec l’inauguration du terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) d’Alexandroupolis, situé dans le nord-est de la Grèce. Ce projet, porté par la société grecque **Gastrade**, vise à diversifier les flux d’approvisionnement en gaz pour plusieurs pays d’Europe centrale et orientale. Relié au réseau de distribution grec via un pipeline de 28 kilomètres, le terminal est conçu pour desservir des marchés stratégiques, dont la Bulgarie, la Roumanie, la Serbie et l’Ukraine, renforçant ainsi la résilience énergétique de ces régions.

Une infrastructure clé pour la région

Le terminal d’Alexandroupolis se compose d’un réservoir flottant amarré en permanence dans la mer de Thrace. Sa capacité de stockage, combinée à sa connectivité avec le réseau régional, en fait un point d’entrée essentiel pour le gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis, du Qatar et d’Égypte. Ce terminal est le fruit de plusieurs années de développement, destiné à contourner les routes d’approvisionnement dominées par la Russie et à sécuriser l’accès au gaz pour les pays enclavés d’Europe de l’Est, souvent exposés aux tensions géopolitiques.

Cette nouvelle infrastructure s’inscrit dans un contexte de réorganisation des flux gaziers européens, visant à réduire la vulnérabilité énergétique de la région. Les livraisons de GNL à partir d’Alexandroupolis peuvent également être réacheminées vers d’autres pays de la région grâce à des interconnexions existantes et à venir, incluant des projets comme le gazoduc Grèce-Bulgarie, opérationnel depuis fin 2022.

Renforcer les interconnexions régionales

Le terminal se positionne comme un levier stratégique pour alimenter les marchés énergétiques des Balkans et d’Europe centrale. La Bulgarie, qui détient 20 % de Gastrade, a joué un rôle majeur dans la promotion de ce projet. En décembre 2023, un gazoduc de 170 kilomètres entre la Bulgarie et la Serbie a été inauguré pour transporter du gaz azéri et devrait à terme être connecté au terminal d’Alexandroupolis, offrant une nouvelle alternative aux approvisionnements russes.

De plus, l’Ukraine et la Moldavie, confrontées à des incertitudes croissantes sur leurs importations de gaz, ont déjà exprimé leur intérêt pour s’intégrer à ce nouveau hub énergétique. Le terminal pourrait ainsi devenir une porte d’entrée cruciale pour le gaz destiné aux pays de l’Est et du centre de l’Europe, renforçant l’indépendance énergétique de la région.

Un pivot géopolitique pour l’Europe

L’importance géopolitique de ce terminal dépasse le simple cadre commercial. La Turquie, également concernée par sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, cherche à diversifier ses approvisionnements. Un récent accord signé entre la société nationale **Botas** et **TotalEnergies** pour la livraison de GNL pendant dix ans illustre cette dynamique régionale. Bien que cet accord soit indépendant du projet grec, il montre la volonté des pays voisins de se tourner vers de nouvelles sources d’approvisionnement, afin de mieux résister aux crises énergétiques potentielles.

Pour la Grèce, l’ouverture de cette infrastructure est l’occasion de renforcer son rôle de plaque tournante du gaz naturel en Europe du Sud-Est. Avec l’achèvement du terminal, le pays se positionne comme un acteur central de la redistribution énergétique, attirant ainsi des partenariats stratégiques tout en consolidant sa place dans la carte énergétique européenne. Cette dynamique devrait également inciter d’autres pays européens à investir dans des infrastructures similaires afin de se prémunir contre les risques d’approvisionnement.

Vers une sécurité énergétique accrue

La mise en service de ce terminal marque une avancée significative dans la stratégie de sécurité énergétique de l’Union européenne. L’UE a cherché à diversifier ses sources de gaz depuis la crise ukrainienne de 2014, mais la guerre en Ukraine a intensifié cette quête d’indépendance. Le terminal d’Alexandroupolis est conçu pour s’adapter à cette nouvelle réalité en offrant une alternative fiable aux importations russes, tout en répondant aux besoins immédiats des pays voisins.

Avec cette infrastructure, l’Europe dispose d’un outil supplémentaire pour redistribuer le gaz vers les régions historiquement dépendantes des approvisionnements russes. Cette diversification contribuera à stabiliser les prix et à réduire les risques liés aux tensions géopolitiques dans la région.

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