Le Sri Lanka, à court d’argent, a annoncé mardi ouvrir son marché pétrolier à la concurrence étrangère, au lendemain d’un arrêt temporaire des ventes d’essence et de gazole dans tout le pays en raison de graves pénuries.
Lundi, le gouvernement s’est vu contraint d’annoncer la suspension de toute vente de carburants pour deux semaines, à compter de minuit dans la nuit de lundi à mardi, excepté dans les secteurs essentiels comme la santé. Une décision qui n’a pas empêché les longues files d’attente devant les pompes à essence.
Dans ce contexte, le gouvernement a jugé opportun de permettre l’entrée sur le marché d’entreprises en provenance de pays producteurs de pétrole “pour leur permettre d’importer et de vendre du carburant en utilisant leurs fonds”, selon un communiqué gouvernemental publié mardi.
Depuis 1961, l’industrie pétrolière du Sri Lanka est nationalisée, mais le pays avait accordé en 2003 un tiers du marché à une filiale locale de la compagnie pétrolière et gazière d’État indienne.
Lutter contre les pénuries
Face aux très graves pénuries ces dernières semaines, le gouvernement a récemment envoyé des ministres en Russie et au Qatar pour négocier la fourniture de pétrole à prix réduits. Le président Gotabaya Rajapaksa a rencontré cette semaine le représentant de Moscou au Sri Lanka pour discuter de l’importation de carburants et autres produits.
Incapable de rembourser les quelque 51 milliards de dollars qu’il doit au titre de sa dette extérieure, le Sri Lanka a invoqué son défaut de paiement en avril pour entamer des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).
En marge du sommet du G7 en Bavière, le président américain Joe Biden a pour sa part annoncé mardi une aide de 20 millions de dollars destinée à pallier les pénuries alimentaires menaçant de famine quelque 800.000 enfants au Sri Lanka.
Les Nations unies avaient prévenu le 10 juin que la crise économique sans précédent que traversait le pays pourrait se transformer en une grave crise humanitaire, des millions de personnes ayant déjà besoin d’aide.