La production pétrolière, pilier de l’économie sud-soudanaise, reprend ce 8 janvier après une interruption d’un an causée par la rupture de l’oléoduc reliant le pays au Soudan. Cette relance, annoncée par le ministre du Pétrole, Puot Kang Chol, marque une étape essentielle pour redresser une économie durement touchée par l’effondrement de sa monnaie locale et une inflation galopante.
Les blocs pétroliers concernés, 3 et 7, sont opérés par la Dar Petroleum Operating County (DPOC), qui représente 70 % de la production nationale. L’objectif initial est fixé à 90 000 barils par jour pour les six premiers mois, bien en deçà des 150 000 barils produits avant la suspension.
Contexte économique et géopolitique
L’économie sud-soudanaise, dépendante à 90 % de ses exportations pétrolières, a subi des pertes massives en raison de cette interruption. La situation a été exacerbée par des tensions géopolitiques avec le Soudan, pays voisin, où l’oléoduc passe encore par des zones sous contrôle militaire.
Les négociations ayant permis cette relance ont impliqué les gouvernements des deux pays ainsi que leurs partenaires industriels. Le 4 janvier, le Soudan a officiellement levé son « cas de force majeure », débloquant la situation.
Défis structurels pour le secteur pétrolier
Si cette reprise est une bouffée d’oxygène pour l’économie locale, des défis majeurs persistent. Le Soudan du Sud est fréquemment critiqué pour sa mauvaise gestion des revenus pétroliers, souvent détournés à des fins politiques. Transparency International classe le pays parmi les plus corrompus au monde, compliquant tout investissement étranger durable.
Par ailleurs, sa dépendance aux infrastructures soudanaises expose son économie à des vulnérabilités récurrentes. L’absence de diversification économique limite également les options de résilience pour ce jeune État.
Perspectives énergétiques et enjeux stratégiques
Le retour progressif à la production pourrait redynamiser les exportations et attirer de nouveaux partenaires industriels. Cependant, les autorités devront garantir la transparence dans la gestion des revenus et stabiliser un environnement propice aux affaires. Les enjeux politiques, économiques et sociaux liés à cette relance resteront cruciaux pour évaluer l’impact réel de cette reprise.