Le coût actualisé de l’électricité (LCOE, pour Levelized Cost of Electricity) générée par les énergies renouvelables poursuit sa trajectoire baissière à l’échelle mondiale, selon les prévisions pour 2025. La technologie photovoltaïque solaire reste en tête des sources les plus compétitives, avec un minimum de 37 $/MWh atteint dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique grâce aux systèmes à suiveur sur un axe. Ces résultats s’expliquent par l’ensoleillement exceptionnel et la performance opérationnelle élevée des projets de grande échelle dans des pays comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Des coûts différenciés selon les régions
En Asie-Pacifique, la Chine affiche les coûts solaires les plus bas, à 27 $/MWh, tandis que le Japon atteint jusqu’à 118 $/MWh. L’éolien terrestre s’impose également comme une technologie compétitive, avec des fourchettes allant de 25 à 70 $/MWh en Chine, en Inde et au Vietnam. Les systèmes hybrides associant solaire et batterie gagnent du terrain, notamment en Australie et en Inde, soutenus par la baisse du coût du stockage, tandis que la Chine conserve un avantage structurel sur les coûts de stockage énergétique.
Évolutions contrastées en Europe et en Amérique du Nord
En Europe, le LCOE des énergies renouvelables a baissé de 7 % en 2025 par rapport à la moyenne 2020-2024, porté par un recul de 8 % des coûts d’investissement. Le photovoltaïque à suiveur y reste la technologie la plus économique. L’éolien terrestre se redresse après l’inflation, tandis que l’éolien offshore subit une hausse des coûts liée aux tensions sur les chaînes d’approvisionnement. En Amérique du Nord, les nouvelles taxes sur les modules solaires augmentent les coûts à court terme, mais les avancées technologiques en matière de modules, onduleurs et systèmes de suivi promettent une baisse à long terme.
L’Amérique latine et l’Afrique misent sur le solaire et le stockage
En Amérique latine, le LCOE moyen des renouvelables a chuté de 23 % entre 2020 et 2024, les projets solaires commerciaux affichant les coûts les plus bas. Le Brésil, le Chili et le Mexique enregistrent les tarifs les plus compétitifs, tandis que l’éolien terrestre devrait baisser de 42 % d’ici 2060. Le stockage énergétique y gagne du terrain, avec un recul de 24 % attendu sur la même période.
Au Moyen-Orient et en Afrique, le photovoltaïque reste l’option la plus compétitive, surpassant systématiquement l’éolien terrestre. Le coût des systèmes solaires à suiveur devrait converger autour de 17 $/MWh d’ici 2060. L’éolien terrestre devrait quant à lui s’établir autour de 30 $/MWh. Les coûts du stockage continuent de diminuer, avec une baisse prévue de 7 % à 9 % dans les marchés du Golfe d’ici 2034.
Perspectives sur les technologies de demain
À l’échelle mondiale, l’éolien terrestre présente une compétitivité constante, avec un LCOE moyen oscillant entre 50 et 60 $/MWh selon les marchés. En revanche, l’éolien offshore demeure confronté à des écarts de coûts importants selon les régions, avec des perspectives de baisse à long terme, notamment en Amérique latine où les systèmes à fond fixe devraient voir leurs coûts chuter de 67 % d’ici 2060.
Les technologies dispatchables bas carbone comme les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) ou la géothermie améliorée restent onéreuses malgré les aides publiques, mais apparaissent dans les prévisions à long terme, en réponse à la hausse de la demande et aux objectifs de neutralité carbone.